OUROBOUROS
Voici une de mes nouvelles créations à contrainte : un poème dont les vers riment bout à bout de manière homophonique. Je le baptise "Ourobouros" car, à l'image de ce serpent qui se mord la queue, il symbolise l'éternel retour, la boucle bouclée et aussi peut-être une cercle qui se veut versé à défaut d'être vertueux...
Ici c'est plus lisible :
Je dis en ce jour de jeudi :
  
- « C’est aujourd’hui que je m’amuse ! »
  
J'accuse que mon époux Jacques s’use
  
Mais je vois soudain mon amant tout transi
  
J'enfile un slip et lui dis : « Jean, file !
  
Ciel ! mon mardi est arrivé pile ! »
  
 
  
Ramdam affreux je rame, dame,
  
Pour tenter d’éviter le drame
  
Mes cieux sont tombés, messieurs
  
Oh la scène qu’il m’assène, parbleu ! 
  
Ce qu’on raconte donc sur ce con 
  
Mon époux n’est qu’un vieux barbon !
  
 
  
C’est vérité, toute sa sévérité
  
C’est pas pour ça que je l’ai épousé !
  
- « Jeunesse ô ma femme, que je naisse
  
Se passe » me dit-il, « tu m’abandonnes…
  
Matin chagrin si bien m’atteint 
  
J’aurai souffert en mon automne…
  
 
  
J'enviais les bourgeons de janvier
  
Quand j’étais encore jeune homme,
  
Je niais l’amour, tel un jeune niais
  
Et dans mes nuits c’était tout comme… 
  
Mais j’errais pour une mégère
  
Au moindre pied posé dehors…
  
Je ne voulais pas d’une femme si jeune…
  
Et pourtant je t’ai liée à mon sort
  
C’est que je t’aime ! Mais aimer un cœur sec
  
Qui vous tue à coups d’amants
  
Non, sans rire, c’est un non sens !
  
Une femme infâme, oui, je la rends :
  
Pars donc, emporte avec toi mon pardon ! ».
  
 
  
« Bouc en colère, il m’indiffère ton boucan !
  
Lui répondis-je. Oui, je rejoins là mon amant :
      
J’étais si sûre d’être jetée 
Que j’avais déjà pris les deux vents !