mercredi 31 août 2005

Célébrons donc ce dernier jour d’août avec une blog people note. Je suis encore une bleue dans le monde oblong des blogs, conglomérat bien plus éblouissant que Google et un vrai bol d’air glagla dans un igloo !

Floc, floc, le temps s’agglomère et je me blinde pour me rapprocher de la ‘blog attitude’, mais jamais ne me blase : si mes premiers blabla ont d’emblée parlé du désormais admirable blog couleur bubble-gum de Zecoco , c’était déjà grâce aux blagues bluffantes du bel Oken .

Et glou et glou j’englobai Blang et déglutissai Bloche, ses bugs et ses yeux globuleux tandis que l’irascible Bleizdu opérait d’un bloc sur moi comme la glu. Depuis, mon gloubi boulga quotidien glaviote d’improbables vocables comme ‘blogger’, ‘hyperblog’ ou ‘blogpotes’, le tout sans anglophobie aucune ! Une glose qui se galvaude mais me galvanise. Alors, dans un dernier glapissement, je dis : gloire aux globes !

mardi 30 août 2005

En guise d'introduction, je vous invite si ce n'est pas déjà fait à aller sur le lien suivant http://www.festival-blogs-bd.com/2005/08/demain_cest_blo, annonçant demain comme la grande journée des blogs. On nous explique que c'est l'occasion de faire connaître nos 5 blogs (voir modalités) préférés parce que ce n'est pas un jour comme les autres : si on regarde la suite de caractères 31/08 -> 3108 -> 310g -> Blog. C'est un peu tiré par les cheveux mais pourquoi pas :)

*

JACQUES POIRIER, PEINTRE DU TROMPE-L'OEIL

A proximité de mon lieu de travail se trouve la galerie Michelle Boulet. Cette galerie expose des peintres contemporains ayant tous plus ou moins des points communs, tant au niveau du style que sur le plan de la symbolique et de l’univers imaginaire. Parmi ces peintres, figurent notamment deux artistes que j’ai distingués, l’un pour ses prouesses techniques et son humour, et l’autre pour sa peinture onirique très étonnante rappelant certaines toiles du Moyen-Age (notamment Jérôme Bosch et Brueghel). Je parlerai aujourd’hui du premier, Jacques Poirier, dont on trouvera une brève note sur le site de la galerie Michelle Boulet à l'adresse suivante : www.galerie-boulet.com ainsi que d’autres œuvres. Je me réserve de consacrer une note sur Claude Verlinde plus tard.

Ce que j’admire particulièrement chez Jacques Poirier, c’est le souci quasi microscopique du détail associé à une technique du trompe-l’œil inégalée et alliée à la nature morte, tant tout semble palpable et jamais placé au hasard. On pourrait ainsi passer des heures à contempler une toile de Jacques Poirier. Le galeriste me disait d’ailleurs qu’il arrivait à cet artiste génial de passer des années sur une toile ! Au final, le résultat est saisissant. De plus, Jacques Poirier fait preuve d'un humour malicieux qui combine son amour des mots et du détail. Tours de passe-passe et énigmes foisonnent dans ces toiles, et le jeu, au propre comme au figuré, s’installe d'emblée entre le peintre et l’observateur : ainsi parmi les objets chers à Jacques Poirier, on trouvera des jeux de cartes, dans ses toiles intitulées "Icare t'as joué", un "Jeu de l'oisif", des textes cachés, ou encore de nombreux miroirs convexes reflétant des autoportraits. En voici un exemple ici avec un court rébus qui définit l’art du peintre et accessoirement le titre du tableau :


Et un autre dans lequel il pose un grille de mots croisés…


Et un peu plus bas, les définitions.


Le plus souvent le titre d’une toile sera la solution au rébus qu’elle contient. Saurez-vous retrouver les titres de ces deux toiles ?




Allez, c'est facile, en plus y a plein d'indices :)

lundi 29 août 2005

...suite et fin

ADRIEN RĒMART, PSYCHIATRE

PART II : DECRYPTAGE

Voici donc ce que découvrit Adrien à l’issue de son décryptage :

« - De quoi avez vous rêvé cette nuit, Philomène ?

Dans mon rêve, il y avait… une discothèque. C’était une souricière, je crois. On y donnait une spéciale « Danse avec les loups ». L’enseigne était visible à 50 mètres à la ronde, un écureuil diurne dans une unique martre.

- Une unique martre ?

- Oui, qui dit petites mœurs dit petites rues, pour lesquelles j’ai, en général, une hermine délicate. Le castor nain n’est que menu fretin pour le grand homme que je suis. La fouine aimable est attirée par le stupre et le blaireau contestataire trouve son univers dans ces cloaques de nuit. C’est sûr que le lagomorphe* niais qui traîne ses pattes ici ne concourt pas pour un hamster décrépit

- Et que se passait-il dans cette discothèque ?

- Il faisait sombre… Je ne voyais pas grand chose, car un écureuil nocturne empuantissait les lieux de nuages opaques et nauséabonds et la lumière des stroboscopes donnait à la piste un effet de cochon d’eau. L’atmosphère était si floue que chacun des cavaliers ressemblait à un lémurien muet, comme souffrant d’un pied bot. Le plus souvent, dans cette ratière de fous, un léporidé* mou, dit « poème du loir », soucieux de faire ses preuves, traversait la piste comme un automate en se prenant pour un putois voleur de danse, mais avait surtout l’air d’un vison dépenaillé doté d’une loutre folle. Mais il est de ces faiblesses qui ont pour conséquence de rendre les gens dingues…Tenez, ces danseurs, échauffés par une certaine marmotte déguisée, couraient après le mâle ou la femelle au point de risquer le surmulot édenté. Le moindre de ces enchevêtrements corporels était orchestré de main de maître par une sorte de lemming arriviste et de surcroît onychophage** qui avait l’esprit chaud et la hardiesse d’un lapin de garenne. Il encourageait les danseurs sans partenaire d’un : « lièvre bancal ! ». Apparemment, c’était dans la haute que le campagnol crétin de « discothèque masquée » battait son plein. L’espèce de rat musqué constitué par l’endroit surpeuplé disait tout de la tonalité des soirées qui y avaient lieu. En effet, ce lieu était infesté de rats aux fins de perpétrer la race. Le Ministre de la Jeunesse et des Sports comptait hybrider ces rats avec d’autres espèces pour un furet aveugle. C’était un hérisson trapu à l’égard du Ministre des Sciences, qui était contre toute idée de clonage ou de vivisection.

- Mais que faisiez-vous au juste dans cet endroit, si n’était pas votre genre ?

- Je crois que j’étais une sorte de taupe clandestine à la solde d’un autre ministre. Je revois, lors d’une vision de mon rêve, une belette morte par hasard sous mes yeux, et qui me nommait, moi, Philomène, pour cette mission officieuse.

*

En prenant tant de soin à analyser minutieusement ces rêves, Adrien se rendait bien compte qu’il se prêtait exactement au rôle que Philomène voulait lui faire jouer, mais il pensait que cela l’aiderait à s’immiscer dans le terrier de ses cellules grises. Adrien s’aperçut bien vite, au bout de près d’un semestre de séances, que son patient le menait en bateau. Il était pourtant facile de connaître le monde mental de ce patient. Il suffisait d’analyser en détail son « rêve » et le langage qu’il utilisait, à travers ses champs lexicaux.

La boîte de nuit était une métaphore de l’univers : les individus y dansaient, se séduisaient, copulaient. Quant on sait qu’un rat peut se reproduire toutes les quatre semaines, cela donnait une idée de prolifération qui semblait indiquer que Philomène se sentait étouffé par la masse humaine. Lui s’affirmait supérieur à cette masse ; il se décrivait comme un grand homme. Il détestait la compétition qui régnait dans le monde lorsqu’il évoquait un match sordide destiné à une sorte de séduction à la chaîne, comme on pouvait en voir dans certaines discothèques. D’ailleurs, en signe de « décadanse », les personnages de cette farce étaient décrits comme des éclopés : c’étaient des meneurs mutilés, dotés d’une rotule folle, susceptibles de se faire une entorse du mulet. Nous savons que le mulet est un animal hybride et stérile, ce qui pouvait sous-entendre une mutation des individus en créatures impuissantes, décriant métaphoriquement une entorse à la nature. Le moindre danseur semblait obnubilé par sa libido, tour à tour comparé à un lopin de vaseline, un lapin de garenne, un grand élan épiné, animé par l’érotisme du gamète dans une soirée cuir. Les noms de rongeurs ou autres mustélidés qui apparaissaient après permutation des lettres étaient le plus souvent accompagnés d’adjectifs dépréciateurs, signes d’une nécrose : hamster décrépit, vison dépenaillé, surmulot édenté, ou encore furet aveugle, léporidé* mou, lagomorphe* niais, lièvre bancal, et lémurien muet. Chaque mot, chaque phrase dénotait une vision apocalyptique du monde. On percevait ainsi la haine du patient pour l’administration, où un ministre mal givré (qui était aussi un lemming arriviste) ourdissait des complots où il était entraîné malgré lui (super trahison, haute trahison). Chaque mot était donc biface, tel une médaille il possédait un avers et un revers. Il donnait le sens de son rêve à la toute fin : sa véritable mission, selon lui, était de s’infiltrer dans le vivier humain, d’observer ses mœurs et de nous livrer par le menu son analyse. Un tel cynisme donnait froid dans le dos. Comment pouvait-on avoir une vision si noire des choses et des êtres ? Aux yeux de Philomène, nous n’étions qu’une ratière de fous

Oui…il était de ces cas où rien n’est possible, car le malade, plein de mépris pour ses semblables, et refusant de s’abandonner à la mélancolie ou au suicide, dépassait ce stade et avait plus envie de s’amuser que de guérir. Il n’y avait pas de mystère, pas de vice caché dans cet esprit bien ficelé. En un sens, Philomène était un personnage caricatural, un fool de théâtre au sens shakespearien, quand ce fool est un sage masqué.

Il semble d’ailleurs que le fou français ne soit pas tout à fait le même que le fool anglais. Le fou anglais, bizarrement, désigne de nos jours à la fois un crétin, un insensé et une sorte de marmelade à la crème. Ce mot a perdu, depuis Shakespeare, sa noble fonction. Entre traits d’esprits et jeux de mots, Philomène faisait figure de guide un peu visionnaire, d’illusionniste du langage ne possédant pas le sens commun parce qu’il n’est pas dans la nomos, la loi sacro-sainte de l’ordre établi et du bon sens. Adrien cherchait des réponses dans le symbolisme des anagrammes. Il pensait que cette façon systématique de jouer avec les mots était la clé de voûte du raisonnement de son patient, alors il en cherchait le motif. Qu’est-ce qui poussait certains esprits à secouer ainsi le langage intelligible ? Il apprit ainsi que c’est le poète grec Lycophron qui découvrit les anagrammes en premier, et que l’art d’étudier cette combinatoire avait été appelé Grand Œuvre, traduction de ARS MAGNA en latin (= ANAGRAMS). Le roi Louis XIII était semble-t-il fasciné par les anagrammes, en produisait lui-même et désigna à la cour un anagrammatiste royal - un certain Thomas Billon - , pour amuser la galerie.

Ce qui apparaissait en filigrane dans ces dialogues du patient avec son psychiatre, c’étaient les vicissitudes du monde. La permutation était le procédé qui consiste à produire ces anagrammes, et c’était ce qui se passait dans l’esprit torturé de Philomène Letrou. Du point de vue de la carrière médicale, pour Adrien, le fou le mettait en échec. Nous faisons souvent référence à la métaphore du « grand échiquier de la vie ». On peut sans peine identifier presque toutes les pièces de ce grand jeu tactique dans le rêve de Philomène. La tour (le squat muré, la discothèque), les cavaliers (les danseurs !), le roi (le mâle), la reine (la femelle ou la belette morte), les pions (les rats) et enfin le fou (Philomène). Il est de cette sorte de fous qui ne marchent pas droit, qui biaisent sur de longues portées, se déplacent en diagonale sur l’échiquier de leur subconscient. Pour comprendre et guérir, il eût fallu qu’Adrien fût lui-même désaxé, qu’il permute constamment ses pensées, qu’il pense de manière désordonnée. Mais comment expliquer la logique dans l’illogique ? L’allusion dans l’illusion ? Le fait est que ce désaxé de Philomène avait peut-être raison.

Chrixcel, juillet 2002.

* respectivement, ordre et famille des rongeurs.
** « qui se ronge les ongles ».

dimanche 28 août 2005

Attention ce sera un peu long à lire ! Une nouvelle en deux parties que je sors de mes fonds de tiroir.


ADRIEN RĒMART, PSYCHIATRE

PART I : LA MUSARAIGNE


L’être humain s’auto-proclame animal social mais au fond c’est un misanthrope en puissance, ce qu’il démontre dans son comportement à travers la sélection qu’il opère quotidiennement dans ses relations avec autrui. Sur des critères parfois éculés (physique, tenue vestimentaire, etc.) il agit sous couvert de préjugés qui ont la dent dure. Il diffère des termites ou des fourmis en ce sens que la plupart des échanges entre individus s’effectue a priori. Il ne sympathise pas avec tout le monde. Il ne fréquente pas n’importe qui. Et le plus souvent, rares sont ceux qui peuvent se targuer d’avoir emporté ses faveurs. En termes de statistiques, il rejette bien plus qu’il n’accepte les autres. C’est une évidence, et c’est même vital pour la plupart des individus, de préserver leur différence.

Il existe aussi des êtres qui ne supportent pas la solitude et qui ont besoin d’une attention constante, animés par ce besoin universel, écœurant et maladif d’être aimés pour eux-mêmes. Dans notre grande mansuétude nous pouvons le comprendre. Pas Adrien Rémart. A la rigueur, il voulait bien faire l’effort de comprendre les « fous » puisque c’était son métier. Mais les « gens normaux » ne l’intéressaient pas. A ses yeux, il ne suffisait pas de se dire que nul ne peut se passer de ses semblables pour les aimer. Cela dit dans un certain sens, on pouvait dire qu’Adrien aimait ses malades ; il les aimait parce qu’il dépendait d’eux. La cruelle vérité, c’est qu’il les aimait par pur égoïsme, à ceci près qu’Adrien n’aimant personne, il se croyait obligé de les aimer à défaut de lui-même pour se sentir exister.

On sait que la maladie psychique est le symptôme d'un mal de vivre. Souvent le malade se dévalorise, pense qu’il est un parasite, et c’est pourquoi il ne trouve pas de sens à sa vie et se sent inutile dans la société. Adrien n’avait cure de trouver un sens à la vie de ses malades, car leur existence même n’était pas de ce monde. Et il sentait bien que les patients qu’il soignait ne voulaient pas guérir parce qu’ils étaient heureux comme ils l’étaient, parce qu’ils avaient dépassé le stade du bien et du mal. Adrien vivait entouré de dégénérés, et ceux-ci n'étaient pas ceux que l’on croyait. Pour eux, la norme était une anomalie. En réalité il n’y avait pas de quoi s’affoler, si piètres fussent les humains, leurs âmes avaient une part de folie qui les sauvait. Mais que faire ? La société excusait ses fous comme les souverains autrefois leurs bouffons, alors même qu’Adrien pensait que tout le monde, à un moment donné, était bon pour l’internement. Le fou est un obsédé de quelque chose, et l’obsession est bien humaine. Elle enferme l’être dans une monomanie qui, si elle est libre de circuler dans ses veines, se propage comme un virus. Ce qui passionnait Adrien, c’était de comprendre de quoi ce virus se nourrissait dans l’être qu’il examinait. Il tenait des cahiers chronologiques sur ses patients, dont il croquait parfois le profil en rassemblant ses notes. Il lui arrivait de traiter toutes sortes de patients, atteints de bien étranges maux… il rédigeait avec soin des résumés de vie ou relatait des incidents s’étant produits au cours de la thérapie.

Un cas l’intéressait plus particulièrement : c’était celui de Philomène Letrou. Avec ce patient, le jeu des questions-réponses ne fonctionnait pas. Obsédé par les anagrammes, ce dernier, en plus de se prendre pour une musaraigne, soumettait des énigmes à son médecin à chaque séance en guise d’introduction. Au premier rendez-vous, par exemple, il tendit à Adrien un bout de papier où trois phrases étaient inscrites. Il affirmait que si Adrien en trouvait l’interprétation, il connaîtrait le mal qui le rongeait littéralement.

Fouine passe jus. jeu passe Fusion. Fesse jeu ? – oui. Pan !

Adrien découvrit ainsi que les trois phrases étaient des anagrammes de ‘Je ne suis pas fou’.

- Hé ben voilà la réponse, ergota Philomène lors d’une séance, j’ai pas de problème, je suis pas fou ». Adrien lui répondit alors :

- Vous êtes une sorte de fouine des mots, n’est-ce-pas ? Le désordre des lettres, des caractères vous fait de l’effet, vous n’aimez pas l’ordre établi. Beaucoup de gens sains d’esprit se complaisent dans le désordre, et cela ne veut pas dire qu’ils sont déments. Je ne vois là aucune raison de vous justifier de votre non-folie, Philomène.

Et Philomène de répondre : - Donc, je peux être une musaraigne ? Comprenez bien que je suis une musaraigne parce que j’ai l’anus maigre ».

Au bout de quelques entrevues, Adrien apprit à peser chacune des paroles de son patient car ce dernier avait une fâcheuse tendance à placer une anagramme chaque fois que faire se pouvait dans ses interventions. Ainsi, selon ce principe, anus maigre n’était autre que le mot musaraigne. Cette gymnastique cérébrale, ajoutée au casse-tête posé par le caractère unique de ce cas, était éprouvante pour Adrien car il était sans repère. Le plus écrasant résidait dans la puissance de ce cerveau génial, capable de donner la ou les anagrammes de n’importe quel mot ou phrase avec la promptitude effrayante d’un générateur. Le malade affirmait que les anagrammes révélaient la véritable nature d’une réalité. Selon lui « le désordre organisé qu’elles représentaient était vital pour un changement radical et nouveau, dans la mesure où elles étaient une agression de (l’) ordre établi ». Il était donc difficile de le comprendre lorsque dans son discours démon signifiait monde, le progrès un gros pré, une radio tuner un ordinateur. Se prenant réellement pour une musaraigne, il évoquait tout naturellement l’oiseau cru (souriceau), le traîne-pieu (taupinière), l’ami raton (tamanoir) ou encore le muflier-loir (fourmilier).

Philomène se constituait ainsi son vivier imaginaire et ne se sentait bien que parmi les rongeurs et autres petits mammifères des champs ; il ne tolérait comme seule nourriture qu’insectes, larves ou petits rongeurs. On peut dire sans se compromettre que s’il y avait une personne dont l’esprit battait la campagne, c’était bien Philomène Letrou. D’un point de vue pathologique, il ressemblait un peu au célèbre « homme aux rats » analysé par Freud, à ceci près que Philomène était plutôt l’ami des rats. Adrien, ayant un prénom peu propice aux anagrammes, avait été rebaptisé l’Agité Râpé (piège à rat). Cela amusait bien ce dernier que Philomène le décrive comme un agité, et surtout qu’il le considère comme un piégeur. S’il y avait bien une chose que tentait toujours son patient, c’était de le pousser dans la trappe. Si à un moment il décidait de ne plus suivre Philomène dans son délire, la thérapie serait nulle et sans effet. Pénétrer dans le vivier sans se faire mordre, tel était bien le défi d’Adrien.

Gratte-papier, il notait systématiquement tout le vocabulaire créé par le malade et l’apprenait par cœur en vue des futures séances, de sorte qu’il lui était plus facile de décoder son langage. Philomène, qui semblait comprendre qu’il avait un adversaire retors, compliquait tout à plaisir. Il serait fastidieux de reproduire tous les entretiens, mais il est intéressant d’en avoir un aperçu pour saisir la complexité d’un tel esprit. Adrien enregistrait chaque séance au dictaphone et les retranscrivait consciencieusement. L’une d’entre elles est reproduite partiellement ci-après. Les noms de rongeurs et autres mustélidés sont dissimulés dans ce dialogue et Adrien s’était amusé à écrire la solution dans son glossaire professionnel. Les noms en caractères gras dissimulent d’audacieuses anagrammes :

« - De quoi avez vous rêvé cette nuit, Philomène ?

- Dans mon rêve, il y avait… une discothèque. C’était une soirée cuir, je crois. On y donnait une spéciale « Danse avec les loups ». L’enseigne était visible à 50 mètres à la ronde, une rue ridicule dans un quartier menu.

- Un quartier menu ?

- Oui, qui dit petites mœurs dit petites rues, pour lesquelles j’ai, en général, une adhérence limite. L’artisan con n’est que menu fretin pour le grand homme que je suis. Le moineau faible est attiré par le stupre et l’astronaute célibataire trouve son univers dans ces cloaques de nuit. C’est sûr que le hooligan sapé RMI qui traîne ses pattes ici ne concourt pas pour un match de prêtrise

- Mais que se passait-il dans cette discothèque ?

- Il faisait sombre… Je ne voyais pas grand chose, car une culte noirceur empuantissait les lieux de nuages opaques et nauséabonds et la lumière des stroboscopes donnait à la piste un effet d’onde cachou. L’atmosphère était si floue que chacun des cavaliers ressemblait à un meneur mutilé, comme souffrant d’un pied bot. Le plus souvent, dans cette soif de terreau, un poilu modéré, dit « poil de morue », soucieux de faire ses preuves, traversait la piste comme un automate en se prenant pour un loup virtuose de danse, mais avait surtout l’air d’un lopin de vaseline doté d’une rotule folle. Il est de ces faiblesses qui ont pour conséquence de rendre les gens dingues… Tenez, ces danseurs, échauffés par un certain érotisme du gamète, couraient après le mâle ou la femelle au point de risquer l’entorse du mulet. Le moindre de ces enchevêtrements corporels était orchestré de main de maître par une sorte de ministre mal givré et de surcroît onychophage qui avait l’esprit chaud et la hardiesse d’un grand élan épiné. Il encourageait les danseurs sans partenaire d’un : « crabe vanillé ! ». Apparemment, c’était dans la haute que le concept marginal de « discothèque masquée » battait son plein. L’espèce de squat muré constitué par l’endroit surpeuplé disait tout de la tonalité des soirées qui y avaient lieu. En effet, ce lieu était infesté de rats aux fins de perpétrer la race. Le Ministre de la Jeunesse et des Sports comptait hybrider ces rats avec d’autres espèces pour un élevage futur. C’était une super trahison à l’égard du Ministre des Sciences, qui était contre toute idée de clonage ou de vivisection.

- Mais que faisiez-vous au juste dans cet endroit, si ce n’était pas votre genre ?

- Je crois que j’étais une sorte d’insecte du platane à la solde d’un autre ministre. Je revois, lors d’une vision rêvée, une lettre tombée par hasard sous mes yeux, et qui me nommait, moi, Philomène, pour cette mission officieuse ».

à suivre...

vendredi 26 août 2005

Ce matin, à la une d'un journal gratuit, on trouve ça :

Et allons-y, on mélange allègrement Darwin et la Genèse... Non mais sans blague, regardez-les, elles s'épouillent la tête comme des macaques <°!°> Par contre je vois pas trop les feuilles de vignes, je vois surtout des shorts et des bikinis... Stricto sensu, homo sapiens, ça veut dire homme sage. C'est des trucs comme ça qui me laissent perplexe, preuve ineffable qu'il y a là un terrible paradoxe dans ce type de "campagne de sensibilisation", que je résumerais comme suit : "la prolifération de l'homo sapiens est un véritable fléau, mais surtout sa connerie". Bientôt dans les manuels scolaires, pour sensibiliser les élèves à la poésie, on trouvera ça :

L’aut’ jour j'ai vu une taspé tout' chelou
Mais qu'avait des eins gros comme aç
J'étais trop dans l'cosmos et tout
J'lui ai dit "hé, toooi, tu suces la bombâsse ?
Comment t'es boônne, tu déchires ta race !"

Elle m'a téma, genre à base de "t'es relou"
J'lui ai dit "nique sa mère en short, j'te kiffe
Sale bouffone, si tu m'kiss j'te files un spliff"
Elle m'a dit : "yes, t'es ouf, c'est trop la teuf !
J'ai fait : "Ouah trop fort ! j'ai pécho une meuf !

J'étais à donf, c'était d'la balle zarma
Zy va, ça l'faisait grave, la vie de ma remda
Mais la pouffiasse c'était une keuf, tu vois, quoi
Sa race comment j'étais goutdéééé !!!
Mon daron à la zonmé m'a foncedé la teté
Yo ! pô pô pô

(Elle est pas belle, l'évolution ? - Pûûtain chanmé sa vieille race !)

jeudi 25 août 2005

NAME NOW ONE MAN : GUSTAV-ADOLF MOSSA


Gustav-Adolf Mossa est un peintre français méconnu est c’est bien dommage, car il vaut au moins un Gustave Moreau ou un Gustave Klimt. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si ces trois peintres, appartenant tous au mouvement symboliste, portent le même prénom… En germanique, « Gustave » veut dire « celui qui prospère », c’est un dérivé d’Auguste. D’autres artistes de la même époque furent affublés du même, à savoir Gustave Courbet, Gustav Mahler, Gustave Caillebotte et Gustave Eiffel, qui sont les plus augustes, mais force est de constater que l’art qui se déguste avec ce prénom est bien la peinture. Monsieur Mossa ne fut certes pas le plus prolifiques des peintres, mais son œuvre est de qualité. Il fut, dans sa période la plus créatrice, amoureux d’une certaine Felice C., à qui il dédia l’acrostiche suivant :

Fanatisé, Lis mien, par tes lèvres languides
Eperdu, j’ai tenté comme les Danaïdes
L’impossible peut-être ? et bien malgré l’arrêt
Inexorable, en vain, toujours j’espérerai
Comprends-tu, Lis joli, que ce serait trop triste
Et glacial pour son cœur s’il fallait que l’artiste

Jette un long voile obscur sur le radieux passé
Empourpré follement de sang éclaboussé !

T’aimer voilà ma vie, adorable Lis mien
Aimer avec ferveur tes candides yeux verts
Infinis et profonds comme un poème ancien
Murmurer, sangloter…et de baisers pervers
Exaspérer nos sens ? Lis, tu ne réponds rien ?



Désespéré par cet amour déçu, il peignit une série de toiles sanguinolentes où la femme apparaît comme une mangeuse d’hommes, cruelle et sans pitié, piétinant ceux qu’elle a aimés (http://servat.rene.free.fr/mossa.htm). Ci-dessus, l’originale, Elle, peinte en 1906, et ma version ci-dessous. Seul hic : je me suis aperçue que la mienne avait un œil plus haut que l’autre o_O . On va dire que c’est ma conception toute personnelle du ‘regard hautain’.


mercredi 24 août 2005

EXERCICES DE STELE

Cela faisait longtemps que je voulais écrire un peu sur le Père-Lachaise et les cimetières de Paris. Jusqu’à l’an dernier j’avais des horaires décalés qui me permettaient la journée de sillonner Paris à pied ou en bus, de visiter, de photographier, de m’imprégner de cette ville, que j’aime.

A une période, mes endroits de prédilection furent sans conteste les cimetières. Non pas parce que j’étais animée par des idées morbides, au contraire, mais plutôt parce que j’y ai découvert un terrain insolite fait pour contenter les esprits curieux. J’ai pris beaucoup de photos, me suis renseignée sur certains sites web élaborés, j'ai lu des bouquins écrits par des passionnés. Ca m’a donné envie de livrer quelques tranches à moi sur ces endroits qui me passionnent.

Je me suis souvent demandée d’ailleurs pourquoi ces lieux me fascinaient à ce point. Ce n’était pas tant une quête spirituelle, des interrogations que tout être humain, à un moment donné de sa vie, se pose sur la vie, la mort, et tutti quanti. Il y avait un phénomène de fourre-tout dans ce que j’avais pu appréhender au cœur des cimetières parisiens, et surtout, un mélange de réactions très hétéroclite : amusement, découverte, beauté, dégoût, symboles, tristesse, émotion, étrangeté, j’ai même parfois pleuré devant des tombes de déportés, ou souri à la lecture d’épitaphes sarcastiques, ludiques ou poétiques.

Des écrivains que j’admire ont écrit sur le Père-Lachaise (notamment Flaubert, et Balzac, très prolifique sur le sujet, il y puisait une source d’inspiration pour les noms des personnages de sa Comédie Humaine). Bertrand Beyern, spécialistes ès P-L, dans ses Mémoires d’entre-tombes, le décrit assez bien selon moi : « Le Père-Lachaise est à la fois rébus et rebut. Chaque époque y enfouit ses plus beaux déchets sous un monceau d’énigmes. Les résoudre occuperait plusieurs vies. Il faut y démêler l’anagramme et l’acrostiche, s’y méfier des chausse-trapes, […], élucider les secrets des experts en os de là, explorer tous les pores de cette éponge fantastique imbibée de mille résidus.* »

Jeux de mots, jeux de mort…

Je livre ici en vrac, photos à l’appui, quelques trouvailles. Palindromes, synonymes, contenants et contenus, calligrammes…Il en existe sûrement d'autres et je ne demande qu'à les retrouver un jour au hasard de mes futures pérégrinations...


A l’ombre des grands marronniers, un dénommé Paul Henri MARRON repose. Le sait-il ? En tout cas, un amateur de marrons est passé par là, à voir cette étrange installation (mystère…mais qui est ce ‘BD’ ?)


Et la famille DENEUX et QUENOUILLE, enfouis dans le même caveau,
vous parlez d’une filiation !


Famille LEHIDEUX et LE VILLAIN, solidaires.


L’acteur LEON NOEL nous offre une belle figure…

Le poète Guillaume Apollinaire nous gratifie d’un dernier Calligramme, qui fut ce qui le rendit célèbre… Pendant que la tombe de PARMENTIER, rendu célèbre par la pomme de terre… est entourée d’authentiques plants de patates (à voir de visu !).


Le monument tumulaire de l’écrivain homosexuel Oscar WILDE est recouvert…de baisers ! Autant de traces buccales à même la pierre ça frise la nécrophilie. Mais comment fait-il pour rester de marbre ?


Enfin, sur le plus vieil orme du Père-Lachaise, une anamorphose (j'ai un peu déformé l'image car de face on ne voit rien) : on dirait un schtroumf, mais qui sait ? on dit que les arbres mangeurs de tombes ingèrent aussi les corps enfouis et que les visages des défunts s’inscrivent sur l’écorce…cela rappelle les nombreuses allégories de la Douleur disséminées un peu partout au hasard des tombes…leurs visages déformés par les larmes se sont creusés de pluies acides, et leurs traits sont devenus fantomatiques et anamorphiques, eux aussi. Ca donne envie d'y aller, non ?

* Un bouquin hyper bien écrit, à la fois poétique et cynique : j’adore ! Il est épuisé chez l’éditeur, donc rare ...

mardi 23 août 2005

Un peu de couleurs pour egayer cette journée pourtant bien ennuyeuse...

dimanche 21 août 2005

Aujourd'hui, je me fais colleuse du dimanche. Je n'ai pas de titre pour celui-là...Il m'a pris du temps mais je suis globalement contente du résultat. Le seul hic c'est qu'il y a plein de morceaux de papier dorés, argentés et embossés qui ne rendent grand chose :(

samedi 20 août 2005

J'essaie de changer le look de mon blog mais ça prend du temps ! Je me cherche...bon, j'ai envie de "relever quelque peu le niveau" avec un peu de conjugaison. C'est fou ce que l'imparfait du subjonctif a pu inspirer les scribouillards en mal de jeux de mots faciles et autres poèmes salaces. Je n'ai pas résisté à l'appât de ce mode obsolète, et livre donc ces quelques strophes, qui auraient pu être écrites par un amant éconduit et en colère...

LA PETASSE DU SUBJONCTIFISSE DE ...

J'eusse souhaité que vous m'aimassiez assez
Et qu'à moi votre émoi de novice s'ouvrisse,
Ô que je m'entretinsse avec vous et que j'ouïsse
Vos soupirs asservis à mes lèvres complices

Que vous plaçassiez une main moite sur mon âme
Et pesassiez le poids de ma peine, Chère Alice.
Mais il a fallu que vous le broyassiez, et que je susse
Que votre mépris, moi épris, n'était que haine !

Que vous m'acculassiez au malheur, quelle déveine
Mais vous pûtes faire que mes sentiments se mussent
En désespoir ! Que je déchusse, vous n'en eûtes cure…
Comme j'eusse aimé que vous sursissiez à la torture

Qui alors m'assaillit, que vous conclussiez mon agonie,
Même pour une heure ! Que vous moulussiez mon cœur,
Passe encore, mais fallait-il que vous l'épousassiez : lui !
Ce faquin qui crut que vous le reçussiez avec ardeur,
Ô Seigneur ! Quoi qu'il m'en coûtasse, je l'eusse bue, la tasse,

Afin que, sous le baldaquin, nos corps se repussent, que je vous enlaçasse,
Que je cuisisses, couinasse, coassasse, culbutasse, pétasse
La forme, une durite, un boulon, un plomb, un câble, plus haut toujours,
Que mon propre cul ! et que vous allassiez, mon amour,

Rejoindre les cieux…que vous en mourussiez, vaincue
Conquise, et que vous vous amourachassiez de moi, tout nu !

Chrixcel,17/03/2004.


vendredi 19 août 2005

Je voulais poster ça hier mais "Blogger" m'avait coupé le sifflet...

mercredi 17 août 2005

Y a du vécu la-dedans, c'est moi qui vous le dis.

Au fait, Steve, encore JOYEUX ANNIVERSAIRE !!!



@+ C.

mardi 16 août 2005



Une petite BD dédiée à tous les « métroporcs », que je condamne, conspue, conchie et condamne, et à qui je déclame : Oyez la tirade du Phèdre de Racine revue et corrigée par mes soies :
Mon mal vient du purin. A l'haleine d'un porc épique
Sous les lois de son groin affûté comme une pique,
Son gras, sa grogne étaient mes ennemis :
Dans la fange il me montra son membre raidi !

Je le vis, je rosis, je pâlis à sa vue ;
Un gargouillis s'éleva dans ma gorge éperdue ;
Mes yeux ne voyaient que lui, et j'étais bouche bée ;
Je sentis tout mon corps, moi transie, lui suidé.

Je reconnus l'odeur de ses pets redoutables
Mon sang ne fit qu'un tour de rein lamentable.
De ses miasmes assidus je crus me détourner :
Je lui bâtis une fosse, et pris soin de l'y plonger ;

De fientes je défiais ce cloaque vautré,
Je cherchais dans la boue mes sens égarés,
D'un immonde bourbier de raclures abjectes !
En vain dans les eaux grasses ma main noyait l'infect :

Ma bouche implorait le pécari méphitique,
J'étais Hélène de Truie, implorante et unique,
Même au pied du cochon que je faisais fumier.
J'offrais tout à ce porc, ce laid que je n'osais nommer.

Je l'évitais partout. Ô comble de phacochère !
Mes yeux le retrouvaient dans un potamochère.
Contre moi-même enfin j'osai me révolter :
J'excitai mon courage à le persécuter.

Pour bannir ce cochon dont j'étais la pâture,
J'assumai les tourments d'une bien belle ordure ;
Je pressai son exil, tourbe de pestilence
Arrachai ses yeux torves, et dans ses bras d’égout,

Je respirais, fétide conne. Et dans cette gadoue,
Mes doigts moins agités roulaient quelques glands rances ;
Soumise à mon dégoût, et cachant mes desseins,
De ce fatal coït je décidai la fin.

Egorgé, le sanglier ! Cruel labour ! De l’air !
Son groin coulait à flot d’huiles ordinaires.
CHRIXCEL
 

lundi 15 août 2005

En passant par la rue de la Chouette, à Dijon, on croise des hurluberlus qui frottent de la main gauche une forme sculptée sur le contrefort ouest de la chapelle Notre-Dame : il paraît que ça porte bonheur et que la « chouette » exauce les vœux et ce depuis près de 700 ans !

Les Dijonnais semblent très fiers de leur chouette puisque le chemin qui y mène est balisé de flèches en métal doré, gravées d’une chouette et encastrées dans le bitume. On vend dans les échoppes de la cité médiévale des chouettes de toutes tailles et de tout « poil » qui attirent les touristes.

En janvier 2001 un inconnu a brisé la moitié de la face de la chouette déjà bien usée à coups de marteau. Grâce à un moulage fait en 1988, la statue a pu être restaurée. Aujourd'hui, la sculpture est sous surveillance vidéo. Beaucoup de choses ont été dites sur l’origine de la chouette mais rien ne permet d'affirmer avec certitude sa naissance, qui serait tout de même située au Moyen Age. L’historien dijonnais Eugène Fyot, au siècle dernier, pensait plus simplement que l'un des maîtres d'oeuvre de Notre-Dame s’appelait peut-être Chouet et qu'il s'agissait de sa signature. Quoi qu’il en soit, la petite chouette de Notre-Dame, patinée par les milliers de mains qui la caressent depuis des siècles, reste la preuve émouvante de la vivacité des rites et de l’attachement des habitants d'une ville et d'un quartier à ses symboles.


Un soir on a dîné sur la Place Emile Zola où certains restaurants aiment jouer avec les mots : entre Les Moules Zola, L’Emile brochettes et la Pizz’Zola, on avait le choix. On a opté pour les brochettes, excellentes, mais certaines serveuses auraient peut-être été plus appréciées au bar d’à côté, l’Assommoir… 45 minutes d’attente, c’était limite !

dimanche 14 août 2005

J’ai bien aimé Dijon, très belle cité médiévale. J’ai fait plein de dessins un peu de style moyenâgeux en m’inspirant d’un bouquin, « Medieval Designs », que j’ai offert à nos hôtes. Voici donc une Damoiselle, une Porte aux Serpents et une Dame à la Licorne montée sur quadruple bougeoiââârds…







Chrixcel

jeudi 4 août 2005

Hello All,

Mon pote Vince a eu l’excellente idée de prendre en photo la plaque d’un docteur en pharmacie au nom étrangement familier…ce qui m’a donné l’idée d’aller enquêter sur la propagation du boulard sur Internet. Quel n’a pas été mon étonnement lorsque j’ai compris que le boulard était vraiment partout, et sous toutes ses formes !! Bon d’accord, a priori "Boulard" doit être un nom très répandu en France, mais il a une notoriété que je ne soupçonnais pas…

Il y a la rue Boulard dans le 14ème arrondissement de Paris, du nom d’un obscur philanthrope qui a fait des legs à l'Assistance Publique. Une famille de distillateurs de Calvados a donné son nom à ce spiritueux. D’autres à un champagne. Un certain Claude du nom a publié un bouquin sur le droit. Une photo d’un Boulard décédé avoisine une BD dont le personnage méchant s’appelle « Boulard ». Le comble serait de trouver un boulard bourguignon. Faut voir si je trouve ça cette semaine puisque je serai en vacances dans le coin.

Je profiterai de ces vacances pour écouter en boucle le nouvel album des Blérots de Ravel sorti le 1er août, intitulé "Voleurs du dimanche". On peut en écouter des extraits (voir lien du site sur ce blog) : une pure merveille, merci les amis !

PS : Si vous trouvez d’autres photos ou manifestations de boulard, je suis preneuse :-)

@ + Chrixcel



lundi 1 août 2005

Allez, ce n'est pas parce que c'est les vacances qu'il ne faut pas réviser sa géo avant la rentrée. Alors voilà, j'ai trouvé ça sur internet un jour. Je l'ai largement étoffé et chamboulé. Ce petit "poème en prose" est une sorte d'invitation au voyage à travers le double sens. Et quel sens !

Cours de géo…olé olé

L'homme d'abord trouva une femme, une de Moselle
Pas forcément belle, mais d'une bonne Mayenne
Il s'assura qu'elle fût Seine
C’est-à-dire bien en Cher,
Voire même Gironde :
Un beau petit Lot,
En Somme.
Il lui importait peu qu'elle s'appelât Aude,
Ou même Yvelines :
Lorsqu'il sentit son Eure
Venue, il commença par lui caresser le Haut-Rhin
Puis descendit vers le Bas-Rhin.
Alors, avant qu'il ne soit trop Tarn,
Il contourna l'Aisne
Le long des Côtes d'Or Meuse,
Pour entrer dans la Creuse.
Il se rappela ce Paris :
"Pour s'en faire une Allier,
Montrez ce que vous Vendée,
Cela la mettra bien Oise".
Il se dit :"Là, ça se Corse".
C'était bien une autre paire de Manche :
Il rencontra quelque chose de Doubs,
Comme Deux Sèvres...
Toujours humides qui jamais ne Gers
Et qui rejoigaient l'estuaire d'un Puy de Dôme.
Il écouta Savoie...
Elle perdait le Nord :
Il se disait à ce moment-là :"Elle prononce des paroles qu'elle Orne
Avec des mots qui Saône".
Elle faisait des gestes amples pour l'être Indre,
Et ne faire plus qu'Ain
Dans la Réunion,
Jusqu'à ce que tous deux Vienne.
Puis, il s'endormirent comme des Loire.
Dans son sommeil, elle Jura
Et cria : "mon Hérault" !
Mais sans crier Gard !
L'homme la quitta dès l'Aube.