jeudi 24 décembre 2009

COMPTE DE NOEL

Et voilà encore un texte bien barré…en ce moment on parle « sapin », moi j’opte pour le lapin et les allitérations en « l » et « p ». Quelques contrepets pour agrémenter la sauce, et voilà un plat de Noël à déguster sans mots d’aération…Je l’illustrerai par un montage fait à partir de photos des lapins peints de Zwy, un graffeur adepte de cuniculture que nous connaissons bien au PGC pour l’avoir interviewé en tout premier ! Pour l’anecdote, Fra Lippo Lippi est un peintre toscan de la Renaissance qui a réellement existé. Moine de son état, sa vie dissolue lui a valu des soucis avec les autorités ecclésiastiques...


Il était un laps, une espèce de lapin lapon pullulait sous les pylônes de la colline du Popocatépetl. L'un des loulous lapait un lopin du lupus lippu d'un impala. L’appât pourri de la peau lapis de l'impala se léprosa, et empala le pelé. Youp là ! L’angora à l’agonie eut beau palpiter sous pilule et pili pili, ça ne fit pas un pli : pilonné par le palu, il clabota. Son pelage fut salopé par un panel de lépidoptères malpolis qui s’imbibèrent de ses lipides. Il n'y eut point de mélopée mais la plupart des autres lopettes à poils pilèrent devant le spectacle interlope : on eut dit que Pénélope avait scalpé son époux ! Il ne restait plus rien de la pelure d’Ulysse, autrement dit « la pelisse », du lapereau ainsi épilé...plus rien à peinturlurer pour la postérité, et nul clampin pour l’illustrer ! Seul Lippo Lippi l'eut pu, mais le rapin s’étant fait porter pâle éludait le people. L’épaule à plat et plié par les polypes, il refoulait ses papules sur le palier de sa villa de Paimpol. Pour chasser son spleen, il ne loupait pas un seul opus oulipien et allait parallèlement au lupanar lutiner une poule du Péloponnèse appelée « La Callas » qu’il pelotait souplement, et dont l’appeau valait bien l’impôt, la pelle et même le râteau…il dilapidait son lutin plein pot en opales et falbalas pour ne pas se palucher la pine ! Entre les croûtes de poulpes et les prouts de couples, il s’empâtait en pulpes de palabres en palpant moult palourdes…Le parfait lapin parlait pas fin ! Car ce cher Lippo Lippi avait de l’hippo les kilos et de l’hippie pattes d’ef…oh !


BON REVEILLON & JOYEUX NOEL

mardi 8 décembre 2009

IDYLLE DE RAME QUI TOURNE AU DRAME

Je suis depuis longtemps abonnée à la lettre de l’Oulipo. Parfois je m’inspire de ces délires épistolaires humoristiques. Voici ce que l’un des contributeurs, Jacques Theillaud, écrit à propos d’un ex-amateur de pièces jaunes :

« Ce soir, "Grand Journal" de Canal+, David Douillet, interrogé sur le pouvoir d'un mandat de député : "Ben, tu peux avoir tous les mandats imagiNAUX..."...vachement capO de s'exprimer, le député champion de JudABLE !...au poteau et à l'eau potable, j'hésite entre mon Porto et mon portable, un vrai faux et une vraie fable, une auto et un notable, un râteau inratable, un bateau imbattable, un idiot ni diable, un Queneau incunable..."

Tout ça bien sûr m’a donné des idées…où comment sous la langue d’un judoka jactant du charabia on arrive à de telles «extrémités» ! :

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Tous les usagers du métro
Sont à l’état de sièges métrables
Sur des strapontins quantifiables,
Les trains qui rament pas quand y faut

Y a d’quoi péter des câbles déco…
Couloirs d’un glamour détestable
De misérables demi-zéros
Sur des grosses pubs et des textos !

Au vu d’affiches inaltérables
Sous les slogans t’inhales tes rots
Plein de bouquins dans ton cartable
De quoi passer le temps in quarto…

Sous ce roulis imperturbable,
La bousculade d’un pair turbo :
Pressé par un minot minable,
Il écrase ton soulier d’émaux.

Son grand sourire très aimable
T’as bien tapé sur le capot :
Tu lui demandes s’il est capable
De te lâcher son numéro !

Un laps de temps innumérable…
Il te rétorque sans défaut
Qu’il préfère à jacter des fables,
(Quitte à susciter un brûlot)

Rester cet homme imbrulable
Qui ne s’enflamme pas de sitôt...
Pas d’aventure qui ne soit citable
Au palmarès de ce macho.
Tu te croyais pas si mâchable

Pourtant il faut dire l'innommable
Que t’as bloqué sur un homo !

***
Au passage, ma participation au blog « De l’eau pour Sol en Si » à l’invitation de La fille du Consul.

Un nouveau mail art pour Anbleizdu fan de champis :
Au rythme où tourne ce blog, je vous dis à l'année prochaine !;)

mardi 20 octobre 2009

C'ETAIT IL Y A 155 ANS

Hier, 20 octobre, c’était le jour anniversaire de la naissance de Rimbaud (né en 1854)…j’ai loupé le coche, et me voilà donc au pied du mur. Je publie donc ce billet à la date d’hier et remercie Gérard Lavalette (aka Le Piéton de Charonne) pour l’envoi de ses photos de portraits muraux glanés au fil de ses balades. En prime, quelques autres photos de ma collection, et surtout du portrait que Dja’louz a peint sur le mur de mon salon.


Montage avec les archives de Gérard Lavalette





Quoi de plus adapté qu’un mur pour apposer sa tête d’ange ? Ernest Pignon-Ernest a été l'un des premiers à coller des portraits de l"homme aux semelles de vent" dans les grandes villes à la toute fin des années 80. Il subsiste une fresque à Belfort, malheureusement très vieille et qui mériterait une restauration.



E. P.-Ernest à Belfort (detail)


D'autres artistes continuent de poser régulièrement son effigie urbaine, notamment Zilda à Rennes, NiceArt et Pedro à Paris...


Rimbaud & Iggy Pop - Nice Art, Paris 4°


Pedro - devant la Fondation Cartier, Paris 14°


Nice Art, Paris 4°

Il existe également un appel à art postal sur le thème de Rimbaud en ce moment, à l'initiative de Bérangère Delli.


Voici ce que le poète dit de ce mot « mur », synonyme à la fois de silence, de rempart, de séparation et d’incompréhension…Mais paradoxalement lieu de communication, d’expression et de liberté, comme le suggère si bien le langage des plateformes web, où l’on peut écrire sur un « wall ". Pour Rimbaud, le mur renvoie tantôt à un ciel tonitruant qu’il tend à pourfendre, tantôt à une paroi glauque et pleine d’aspérités, le réceptacle suintant de la maladie et de la difformité…

Dans le Bateau ivre, le poète est « Libre, fumant, monté de brumes violettes, [troue] le ciel rougeoyant comme un mur ». Dans Les Assis, les vieillards à la messe ont « Le sinciput plaqué de hargnosités vagues/ Comme les floraisons lépreuses des vieux murs ; (…) « cognant leurs têtes chauves/ Aux murs sombres, plaquant et plaquant leurs pieds tors ». Dans Jeune Ménage, « Dehors le mur est plein d'aristoloches où vibrent les gencives des lutins » [NDLR : les aristoloches sont des plantes toxiques et cancérigènes]. Et dans Les Veilleurs, « sur les pans de mur où le vent froid se joue/ Où subsistent parfois des lambeaux de papier », il clame « Ah ! c’en est trop, croulez murailles et parvis ! ».


Palaiseau

Pour Rimbaud la liberté passe notamment par l’abattage des murs…tandis que moi, j'ai fixé son image sur le mur lisse et blanc de mon quotidien. C’est ma façon de matérialiser la place qu’Arthur a toujours eue dans ma vie, dans mes pensées...le lire et le relire est à chaque fois une découverte. Au passage, Le "Magazine Littéraire" du mois de septembre dernier (n°489) y consacre un dossier auquel les exégètes rimbaldiens les plus calés en la matière ont collaboré. Chaque année un festival rend hommage à Rimbaud à Charleville autour d’un thème lié à sa poésie : cette année c’est l’errance. Ses oeuvres sont au programme actuel de l’agrégation externes de lettres modernes et classiques, entrainant et de nombreuses parutions d’essais et d’actes de colloques.


Les Frigos - Paris 13°

Bref, Arthur n’a pas fini de faire parler de lui, pour mon plus grand bonheur...et ce n'est pas fini;-) ! Puisqu’on parle de mur, j’en profite pour signaler l’ouverture d’un nouveau blog porté par le PGC, le MUR d’Oberkampf, en lien avec l’Association le MUR.

vendredi 11 septembre 2009

Il était très exactement 11h lorsque je me suis souvenue que je n'avais rien publié depuis longtemps sur ce blog, que nous étions le 11 septembre et qu'un projet de billet sur ce chiffre qui m'obsède dort dans un dossier de mon PC depuis un bail. Il n'est que grand temps de le ressortir...
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LE ONZE, C'EST LA ZONE !
Le phénomène 11:11 : l’heure de l’apocalypse ?

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En guise de préambule, je ne résiste pas à l’envie de vous donner en pâture un palindrome de mon cru pour illustrer avec des mots le chiffre-objet de ce (très) long billet. Il faut être indulgent avec tout auteur de palindrome : pour moi la performance réside dans le seul fait de produire un texte qui puisse se lire à l'envers, quant au sens il est si énigmatique qu'il prête à toutes les interprétations ! Dans ce palindrome bilingue anglais, observez la triple pirouette dans la séquence "eleve nez no": eleven = onze, ezon / onze, noze (nose) = nez !

Le un n'a nul élève nez, no lune, no name. Dix is a true monster : rasés à ses arrêts, on meurt à six...Idem an one, nul onze ne vêle l'un annuel.
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Ceux qui suivent ce blog ont remarqué que je faisais souvent état d'un phénomène étrange : je m'arrête régulièrement sur la séquence 1111 (affichage montres, ordinateur, tableau de bord de voiture, téléphone, etc.). J'ignorais alors en tapant 11:11 dans Google que d'autres "eleveners" avant moi ont déjà vécu "l'expérience" et en témoignent sur des sites traitant plus ou moins de numérologie, tiraillés entre un mysticisme positif et des théories de fin du monde. Bref, il semble bien en effet que ce chiffre intrigue des milliers de personnes et soit source de nombreuses coïncidences, interrogations et réactions toutes plus abracadabrantes les unes que les autres.

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I. Observons donc le chiffre 11 sous son aspect physique / visuel

Il s'agit d'un chiffre palindromique, comme faisant retour sur lui-même : le chiffre romain qui s'écrit II (2) renvoie à 1 car 2:2 = 1. Les lettres M, W, N, (coupe par le milieu), I majuscules et l minuscule contiennent un ou plusieurs 1 avec 2 graphies possibles. En effet, selon les usages le 1 n’aura pas la même graphie, les anglo-saxons n’utilisant pas le retour en haut comme nous et écrivant donc I. Le mot anglais "eleven" peut être un mix phonique de "hell" / heaveN ? (onze = enfer / paradis, chacun se terminant d’ailleurs par 11 avec le double ll et le N). On-ze contient presque le mot "one" en anglais qui peut à la fois signifier "un" et "être", ce qui peut évoquer le pronom "on". Magie et concordance des langues..."onze" en allemand se dit "elf". De là faire le lien avec l'essence "elfique", il n'y a qu'un pas ! Car cette essence nous est vitale, presque, dans le monde d'aujourd'hui : il suffit que le prix de l'huile augmente ou qu'elle disparaisse et c'est la...Z-O-N-E ! N'y a-t-il pas d'ailleurs une "affaire ELF" ?


II. L'aspect "expressif"

- un "bouillon d'onze heures" est un poison (11h du soir est supposée être l'heure du crime).
- la "dame d'onze heures" est une plante toxique (11h du matin est l’heure de sa floraison).
- les "ouvriers de la onzième heure" sont une allusion à la parabole de la Bible sur le principe de l'égalité : ceux qui arrivent au dernier moment, quand le travail est presque terminé, sont quand même payés au même salaire.
- le proverbe "onze mois ont tôt mangé un mois de senaison" : découvert au hasard sur Wikipedia et...inconnu au bataillon ! Impossible de savoir ce que signifie cette phrase, un avis est lancé !
- "le train de 11h ", façon plaisante et ancienne de nommer la marche à pied, les deux barres du 11 figurant les deux jambes.
- le "onze", métaphore pour désigner une équipe de football.
- en anglais l'expression "the eleventh hour" signifie le dernier moment pour agir en cas de danger ou d'urgence.


PETIT EXERCICE AMUSANT : Que peut-on écrire avec des 1 ? : Ill et Will, Mill (malade/fou et volonté, moulin en anglais). Petit clin d’œil : la WII c’est deux 1 à l’envers et deux 1, soit 1111 ;-) il y en a sûrement plein d’autres…

III. L'aspect "media"

Il est fort probable que les cinéastes contemporains, conscients ou non de l'impact du phénomène 1111 dans l'esprit collectif, aient eu l'envie de l'exploiter. Le thriller 11:11, le mal a un nouveau numéro (M. Bafaro, 2004) en est l'exemple le plus flagrant. La Dame d'onze heures, (J. Devaivre, 1947) relate une histoire de meurtres, idem pour Le 11ème commandement (P. Leder, 1974); Riot in Cell Block 11 (D. Siegel, 1954) relate une révolte sanglante dans une prison. Ocean's Eleven (S. Soderbergh) met en scène les exactions d'une équipe de 11 malfrats, et les Onze individuels de Ghost in the Shell sont un groupe de terroristes qui prennent en otage les employés d'une ambassade.

Il suffit de taper dans le moteur de recherche d'un magasin de médias en ligne le chiffre ou les lettres et vous tomberez sur une multitude de titres dont le chiffre "11" est le titre (cf. album de Bryan Adams), le plus probant étant un album CD intitulé 11:11 de Maria Taylor. Citons également Cent onze haiku, par Matsuo Bashô, Onze Minutes (P. Coehlo), Onze jours, (D. Harstad), ou Onze heures à vivre (P. Simons & N. Mège).


IV. L'aspect historique

L'épisode des 11.000 vierges martyres du Moyen-âge reste légendaire (cf. Les Onze mille verges, titre parodique de Guillaume Apollinaire). La date du 11 septembre 2001 a donné lieu à des interprétations délirantes : car si les Twin Towers formaient côte à côte le chiffre 11, elles comportaient chacune 110 étages ; notez également la présence des WW (double-you…Bush ?), quatre 1 à l’envers dans le nom des tours...aux-Etats-Unis, le 911, (nine-nine-one, soit 09/11) est le numéro des urgences à NYC, dont le code postal est 10001; l'Etat de New York est le n° 11; le premier avion à s'écraser contre le WTC 1 était le vol n° 11 d'American Airlines; enfin, à la date du 11 septembre, il reste 111 jours jusqu'à la fin de l'année ! Pour couronner le tout, autre coïncidence, la Première Guerre Mondiale a pris fin à 11 heures le 11e jour du 11e mois de l'année 1918. Le 11 novembre 1989 tombe le mur de Berlin. Louis XI, seul monarque français ayant ce rang pour nom, a été décrit par ses biographes comme un roi fourbe et peu apprécié pendant près de 22 ans de règne, surnommé "l'universelle araigne", créature sournoise qui attend sa proie dans l'ombre.



V. L'aspect folklore

Le Carnaval Rhénan (Rheinischer Karneval) fonde tous ses rituels autour de ce nombre. Ainsi, il débute le 11 novembre à 11h11. Il existe plusieurs théories sur l’origine de cette date; 11 est le chiffre considéré depuis le Moyen-Age comme le chiffre des fous ("närrische Zahl") parce que c’est un de plus que les 10 commandements, que l'on transgresse donc, et un de moins que les 12 apôtres. Encore actuellement, le comité du carnaval est composé de 11 fous (Elferrat = conseil des 11). Pour mémoire, la région rhénane subit d’abord l’occupation française avec les troupes révolutionnaires et plus tard Napoléon, puis l’occupation prussienne. Les trois lettres "ELF" en allemand rappellent le principe de la Révolution : égalité, liberté, fraternité. Il s’agissait donc de se défouler en se moquant des occupants français.


(Source : Wikipedia et site de l'Académie de Versailles)


Quoi qu’il en soit, les Onze apôtres, c’est ceux qui restèrent après la trahison de Judas pour décider de son remplaçant.

VI. L'aspect mystique

Les sites qui s’interrogent sur le "1111 phenomenon" sont tout de même à prendre avec beaucoup de pincettes, car les propos qui y sont développés sont assez "illuminés" ! Chacun peut en effet facilement vivre "l'expérience". Il est possible que notre subconscient nous amène à faire une fixation dessus parce que visuellement c'est plus facile; ce sont 4 barres verticales (affichage digital) qui créent un effet visuel certain, et qui peuvent rappeler beaucoup de choses que nous utilisons ou voyons dans la vie courante. L'imagination humaine en quête de spiritualité, dans un monde où tout va trop vite, reste interloquée le temps de l'observation. De là à considérer que parce que l'on vit ce phénomène on est en quelque sorte un élu, apte à recevoir des signes que le commun des mortels ne perçoit pas, il y a un monde. Le hasard frappe parfois plusieurs fois au même endroit...ce "phénomène" est finalement assez courant et donc plus ordinaire qu’ordinal. Alors, pourquoi est-ce devenu un sujet de supputations délirantes à travers le monde entier ? Sans doute le bouche à oreilles. Certes, pour ma part je n'en n'avais pas entendu parler avant de le constater. Certes, il y a une part de mystère qui trouve peut-être son explication dans les méandres des parties de notre cerveau inexploré. Et si ce n'était qu'une hallucination collective de plus ?

VII. L'aspect numérologique

- Dans les tarots, l’Arcane n° 11 est la Force.
- Dans Harry Potter, il faut avoir 11 ans passés au 1er septembre pour entrer à Poudlard. La baguette de Harry mesure 11 pouces, dans la VO...
- Voici le témoignage d’un étudiant algérien interviewé juste après une attaque kamikaze le 11 juillet 2007 devant une caserne (article en ligne de Rue89) :


"Le bus flambait. Il y avait des corps déchiquetés et des visages en sang partout. Autour, tout était soufflé (...). Je me suis dit que nous étions le 11 décembre et qu'Al-Qaeda avait frappé. Comme le 11 septembre 2001 à New York, le 11 mars 2004 à Madrid, le 11 avril 2007 à Alger. C'est le 11 de la terreur qui est de retour."


En numérologie, et surtout dans la tradition ésotérique, il est le symbole de la transgression, de la rébellion et de la violence. Pour ce fait, il représente l'"armoirie du péché" selon Saint Augustin. Le psaume 11 - numérotation du Vulgate - demande effectivement le châtiment des méchants. La somme des nombres 1 à 11 est de 66, qui multiplie onze par le nombre symbole du mal, le diabolique 6. Les Hébreux le considérant comme de mauvais augure, il n'existerait pas de nom composé de onze lettres en hébreu. Nombre de la connaissance de Dieu selon les arabes, qui passerait par 11 étapes. De là à en déduire que des commanditaires des attentats-suicides d’Al-Qaeda choisissent délibérément le 11 pour agir et tuer, il n’y a qu’un pas…et il faut avouer que lorsque le « Mossad est à la fête » pendant ce temps-là, on peut y voir un certain humour noir…
Dans le code des Etats-Unis, la section « Murder » (Titre 18, part I, Chapitre 51) est la n° 1111.
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CONCLUSION : j'ai hâte de voir ce qu'il va se passer le 11 novembre 2011 à 11 heures 11 minutes et 11 secondes...

jeudi 20 août 2009

L'île

Je fais un jeu. Je prends des homophones et les décline selon ce qui me passe par la tête. Je propose à ceux qui s'ennuient de s'y coller avec vert-verre-vers-ver-vair, pers-perd-père-paire-pair ou autres...

Lille : je n’y ai jamais mis les pieds, mais j’ai souvent failli : Blandine m’avait proposé d’y passer à l’occasion de la fameuse Grande Braderie, mais je n’étais pas disponible. Il paraît que c’est une « belle ville » ; deux mots qui me parlent, pour ceux qui connaissent mon quartier parisien d’errances « graffitiques ».

Lis-le : Stan m’a conseillé un bouquin récemment, la « Théorie des Six ». Il ma confié n’avoir pas pu lâcher le bouquin avant de le finir, ce qui est assez fort pour un mec qui s'avoue peu féru de lecture. Ce polar est basé sur une théorie des probabilités énoncée en 1929 par un Hongrois du nom de Frigyes Karinthy, selon laquelle tout individu peut être relié à n'importe quel autre par une chaîne de connaissances ne comptant pas plus de cinq intermédiaires. Chacun de nous serait donc à six poignées de main de n'importe quel habitant du fin fond du désert de Gobi. Cette théorie, pour le moins folle, est le mode opératoire du tueur en série de ce thriller de Jacques Expert. Cela me fait penser que Stan a lui aussi publié un bouquin chez Manuscrit.com et qu’il faudrait que je trouve le temps de me plonger dans son « Je préfère grignoter le ciment»…

L’île : si j’en possédais une, elle serait dans un archipel d’atolls, entourée de dauphins, de raies mantas et de poissons multicolores. J’y mettrais tous les gens que j’aime, et je l’appellerais «l’île-lustres » parce que j’y aurai trouvé l’éternité.

Etretat, 15.08.08

L’il : l’homme inconnu, mâle utopique représentant du sexe opposé qui bat de « l’elle » ; l’ensemble est peut-être un duo illusoire, volant d’idylle en idéal ?

Lyl : une jeune artiste que les chasseurs d’art de rue connaissent bien. Membre du collectif S.T. TICKS, elle colle dans la rue ses silhouettes de pin-up aux oreilles de lutins. Un rien provocantes, elle nous narguent de leurs yeux en amande au détour d’un carrefour ou à la sortie d’une porte cochère. Ephémères, vite déchirées par les badauds choqués par un sein qu’on ne saurait voir, elles sont la sensualité qu’on emmure, la provocation qu’on endure, la féminité qu’on bâillonne à coups de pub.

BONNES VACANCES pour ceux qui le sont et @+ au ralenti sur ce blog !

mercredi 12 août 2009

POUR, BRINDAM : un pochoir en filigrane

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Impossible de parler de Lilabel (voir post précédent) sans parler de Brin d'amour qu'on appelle entre nous "Brindam". Ces deux-là sont inséparables, telles les perruches ! (mais la comparaison s'arrête à leur réjouissant babillage, qu'elles se rassurent^^). Amoureuse de street art, Brin d'amour connait bien la plupart des artistes qui posent leurs oeuvres ça et là sur les murs de Paris. Mais on se demande comment l'idée ne lui est jamais venue de poser quelque chose elle-même...Alors avec ce mail-art d'un genre particulier je me propose de lui donner un coup de pouce:)

Il s'agit en effet d'un véritable pochoir...j'ai glissé un transparent rouge dans l'enveloppe, il suffit de le retirer pour voir apparaitre son nom comme "en filigrane"...une bombe, un mur, et c'est prêt pour l'utilisation !


Les matériaux utilisés sont : un X-Acto, une pochette plastique transparente, un posca chrome, un marqueur noir, un feutre et un bic noirs pour dessiner les arabesques, une fine pièce de métal en filigrane, un petit ruban de satin pour fermer l'enveloppe, et deux paires de ciseaux (dont une crantée) pour découper les morceaux de magazines.

PS : c'est en compagnie de Roswitha et Brindam que j'ai rencontré Bérangère Delli, également férue d'art postal, rue Denoyez (un de mes QG favoris) où elle a la chance d'habiter, juste en face de la piscine. Autre point commun avec la dame, elle aime Rimbaud ! Voir le blog consacré à son appel à mail art RIMBAUD, elle a reçu des merveilles...

Et pour TAT...une autre amoureuse de l'art urbain, un petit truc vite fait :

mardi 4 août 2009

PARIS SOUS LES BOMBES (mail-art)

Les prochains billets risquent encore de parler d'art postal, d'abord parce que je suis inspirée en ce moment, ensuite parce que je n'ai pas la tête à écrire. Réaliser ces enveloppes customisées, cela me rend nostalgique. Cela me renvoit à mes vacances d'enfance, dans la maison de ma grand-mère à Lussac (33). Il n'y avait pas grand-chose à faire dans cette vieille baraque humide et sombre (que néanmoins j'adorais), alors on s'installait dans le jardin triangulaire (oui, oui, un triangle aigu et pentu), on jouait à toutes sortes de jeux de société, et on se livrait à des activités créatives, entre les cahiers de vacances et les décalcomanies. On découpait des pages de "Femme Actuelle" et "Nous Deux", on compilait de la paperasse, on faisait le grenier à la recherche de trésors pour agrémenter nos dessins. C'était l'époque de l'insouciance, des albums de Sarah Kay et des tisanes le soir devant la télé, avec les commentaires de la Mamie qui racontait tout le film avant la fin...

Faire de l'art postal, pour moi c'est aussi raconter une histoire. C'est parler de quelqu'un qu'on aime bien. Lui offrir des bribes, de ce qu'on sait de lui ou d'elle, de ses passions, sur un bout de papier qu'on poste et qui voyage, pour lui faire plaisir. Envoyer un mail art, c'est en quelque sorte une déclaration d'amitié, un acte de générosité. J'ai écrit sur celui-ci, intitulé "Paris sous les bombes" avec au posca chromé (ça se voit pas sur le blanc). Collage, jet de bombe, stickers et écriture ont j'espère volé vers la boîte de Lilabel qui malheureusement n'avait pas reçu le premier que je lui avais envoyé...je croise les doigts pour que cette fois la Poste fasse son travail ! Lilabel, c'est une petite femme énergique, pimpante, et que je croise toujours dans les expos et les vernissages...liée à l'art de rue, pour lequel elle se passionne comme moi, la dernière fois que je l'ai vue c'était à la Maison des métallos pour l'expo 400ml. Je me suis servie du flyer !

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Recto

Verso

mardi 28 juillet 2009

MAIL-ART DOISNEAU/PREVERT

Ce n'est pas la première fois que j'évoque sur ce blog l'art postal et les trèfles à quatre feuilles, qui sont un peu ma mascotte car j'ai pour "don" d'en trouver très facilement. En voici réunis sur une enveloppe A4 à l'attention de Christine, qui m'a envoyé ce très beau spécimen intitulé "LA VOIE EST LIBRE".

Je prends pour acquis que cette enveloppe est une porte ouverte à la créativité, le bonheur et l'aventure ! Christine me rapelle dans sa lettre qu'un mail-art call sur le thème DOISNEAU/PREVERT court en ce moment. A mon tour de lui répondre sous la forme d'une composition poétique, dont je reporte ici les mots :


Dans un Pré vert, j’ai trouvé des trèfles à quatre feuilles
Il y en avait autant que dans mes rêves étoilés
Et quand j’ai vu à Rome ces amoureux s’embrasser
J’ai pensé que Doisneau, dès le premier coup d’œil

Aurait aimé les voir sous ces parasols verts
Symboles de chance, de foi, d’amour et d’espoir
Puissent-ils t’apporter ce que tu rêves d’avoir
Car chaque trèfle vaut une parole d’inventaire.

Pour l'anecdote, ce fut en trouvant un trèfle à quatre feuilles dans le jardin de sa maison d'Omonville-la-Petite (Manche) que Prévert avait décida de l'acheter. L'écrivaine Louise de Vilmorin en avait fait son emblème, qu'elle dessinait dans sa correspondance.


Christine Leroy et Roswitha Guillemin animent les ateliers "Complètement timbrées", et lancent régulièrement des appels à mail art.

mardi 21 juillet 2009

Comme vous l’avez remarqué, je suis en mode « vacances » sur ce blog. L’expo du PhotoGraff Collectif (voir billet de Tat ici et le billet du PGC sur l'expo ici), le nettoyage du vieux théâtre graffé de l’Ermitage et un mariage en Italie ayant capté toute mon énergie ces dernières semaines, ce blog tourne au ralenti. Alors, qu’est-ce qui a bien pu me faire sortir de mon trou ? Eh bien, une simple vision, un instantané de rue.

clic+

Je ne vais pas vous parler graffiti non, ou peut-être que si mais sous la forme de l’évocation d’un pot de peinture…Chaque matin je passe en Velib devant Beaubourg, et c’est là que j’ai surpris une scène tristement cocasse. Avec un certain recul, je me retrouve soudain plongée dans une scène de théâtre. Un travesti se remet du rouge à lèvres avant d’aller traîner sa misère, sans doute à la recherche de quelque passe tandis qu’un SDF donne sa pitance vide à ses frères de grisaille que j’appelle la vermine ailée.

Je fais une série de clichés, pas trop près…et puis la perruque blonde se retourne et fixe mon objectif. Là, quand je vois cette photo (malheureusement un peu sombre), je me sens comme une voleuse. Ce regard me perturbe, et je m’interroge. Cela demande une certaine audace de diffuser une image dont l’impact émotionnel peut déranger. La captation de la détresse humaine a parfois trait au voyeurisme, surtout quand cela touche de près la prostitution. Lorsqu’on dit PRENDRE quelqu’un en photo, ce n’est pas rien. On prend un peu de son âme aussi, et là je me fais surprendre à prendre. J’imagine à ce moment-là ce qui doit passer dans la tête de ce personnage qui, las de vendre son corps au rabais, se voit « shooté » comme un phénomène de foire…semblant anéanti, il s’est assis sur les toilettes, la tête baissée pour cacher sa souffrance.

L’incongruité de la scène a surtout fait travailler mon imagination, tant elle pourrait être le calque de celle d’un quotidien moderne caricatural, dans laquelle un couple se prépare avant d’aller bosser, la femme à sa toilette et l’homme à donner la becquée aux marmots avant de les accompagner à l’école. Sauf que là, le foyer se limite aux frontières d’une plaque d’égout fixée au pavée au milieu d’une flopée de pigeons et le miroir sale d’une sanisette, renvoyant à la face des passants le revers d’une médaille souillée de fientes. L’image de ce couple d’infortunés restera gravée dans mon esprit comme le symbole d’une farce sociale où la cruelle réalité du monde se reflète dans chaque geste blessé, dans chaque visage oublié, dans chaque instant ignoré de la vie de ces marginaux. Eux et nous marchons sur des fils parallèles qui ne se rencontrent jamais autrement qu’au détour d’un fait divers, lorsqu’il y a un mort…

Voilà. Maintenant je retourne à ma vie à moi, pour vous signaler au passage que le dévernissage de l’expo du PGC à la galerie Confluences, 190 bd de Charonne à Paris 20ème, a lieu ce vendredi 24 juillet à partir de 18h30. WELCOME !

mercredi 17 juin 2009

EXPO A L'ATELIER DE RUE MEURT D'ART : DEBRIEFING

Je suis peu présente sur les blogs ces temps-ci car je suis plutôt dans la vie réelle. J'ai planché pendant près d'un mois sur 20 textes pour l'exposition dont j'ai parlé dans le billet précédent. Vous les trouverez dans leur intégralité chez Tat a l'Oeil et Paris-émoi. L'expo dans l'atelier de Colombes était une première pour nous trois, et elle m'a donné envie d'en faire d'autres ! En alternance avec deux collages de l'artiste, elle s'est terminée dans un jardin ensoleillé, dans une ambiance conviviale et artistique !

Je publie ici un poème non présenté à l'expo pour accompagner la photo "Nouvel R" de Tat, qui avait tenu à écrire elle-même le texte sur sa photo. L'anecdote, c'est que ni l'une ni l'autre ne nous étions concertées sur nos textes...qui finalement pour l'une et l'autre sont des variations sur le même thème, jusqu'à la forme, puisque Tat aussi a écrit ses "R" en bleu et en majuscules;)

Et pour ne pas être en Reste, voici le quatrain dont je suis la plus fière, écrit pour l'une des photos de Francis, et qui souligne selon moi l'ensemble du travail de mes deux compères :

Il est de ces images dont on ne peut rien dire
Par peur de faire pâlir leur éclat d’un soupir
Car leur beauté suffit aux regards éphémères
Aussi je laisse aux yeux ce que la langue doit taire.



A gauche, photos Tat, à droite, photos Francis
je vous invite à aller les voir en plus grand sur leurs pages respectives


Nouvel R

La lettRe se décline en des mots d’oxygène
Un couRant, une chambRe, qui n’en manquent donc pas,
Des bulles qui s’envolent en soufflant dans mes veines
Des veRs libRes à déclaReR pouR s’aimeR en verRs livRes.

Je suis la fille de l’R, une Eve qui Rêve de toi
Cette nuit je pRends le tRain du temps pouR tout RevivRe
L’hoRizon de tes yeux, le paRfum de ton cœuR,

Que je n’ai senti qu’une fois battRe contre le mien
Respirant sous tes poRes la puReté de l’aRdeur
ImpRimant à nos coRps un émoi veRs deux mains,

Je suis ces Rails de feR qui sont tes bRas ouveRts
PaRallèles obscuRes qui ne se rencontRent point
Où des fils d’âmes conveRgent dans tout ce bel étheR !


***

Quelques souvenirs des collages de RUE MEURT d'ART ce jour-là, un Grand Merci à lui, encore !

I. TOUSSAINT LOUVERTURE




II. JEAN JAURES



mardi 2 juin 2009

Histoires d'Ô

Les nuages s’accumulent avec des trémolos dans le gaz
Je sens la première goutte qui fait déborder le vase
Je me méfie de l’autre qui dort : mon double
De cascades en bains de boue, mes fontaines se troublent


Et je reste bouche buée devant ces ors gelés
La glace a bien figé le mouvement des marées
Un coup épais dans l’horizon de mes eaux céans
Comme un poison dans l'os se distille en mon sang
)(


Mental haut, je ne perds pourtant pas l’espoir
Entre deux zoos de trouver l’âme en tain, je grêle
Pour mieux m’y jeter : allo ? mais le bassin est noir
Et il n’y a que ces stupides mouettes à mes appels…

Photos : (1) Jardins de Bagatelle, Neuilly, (2) Mouettes sur le Rhin à Bâle, (3) Sculputures de Tinguely à Bâle.

***

EXPO PHOTO A COLOMBES

Comme j'ai coutume de la faire sur ce blog, nombre de mes poèmes sont illustrés de mes photos. Cette fois, je vais me livrer à un autre exercice, que j'avais déjà fait pour une photo de Gérard Lavalette. C'est au tour de Paris-Emoi et Tat à l'Oeil de me prêter leurs images, à moi de les illustrer de mon mieux...j'espère que vous viendrez nombreux. Il y aura également une deuxième session de collages de Rue Meurt d'Art, cette fois dans sa ville, Colombes (Toussaint LOUVERTURE et Jean JAURES). Pour Jean-JAURES, le comédien Jean Baptiste Hazo interviendra. Suivra un goûter dinatoire à l'atelier de Rue Meurt D'Art au 37 rue du Commandant Rivière à Colombes (apportez vos desserts et autres boissons). Vous pourrez y voir les photos de Paris-Emoi et Tat à l'Oeil, illustrées de mes textes, pour certains inédits sur ce blog. L'exposition, en entrée libre, sera ouverte dès le matin à partir de 10 h 30 jusqu'à 19 h.

mardi 26 mai 2009

3 COLLAGES de RUE MEURT D'ART DANS LE 10ème à Paris

Les fées-murs de Rue Meurt d'Art
*


Le dimanche 24 mai fut une journée riche en créativité, en rencontres et émotions-émulsions murales. Rue Meurt d'Art, dont j'avais parlé déjà sur ce blog et dont vous trouverez une interview détaillée sur le PGC, nous invitait à l'une de ses sessions de collage festif dont il est un des rares artistes urbains que je connaisse à promouvoir. Au total nous étions une quarantaine à le suivre dans l'aventure, sous un soleil de plomb ! Le square St-Laurent peut se targuer d'accueillir deux nouvelles Louise Brooks, actrice fétiche et muse de l'artiste...et comme le hasard fait souvent bien les choses, je pourrai couver les jumelles du regard et ainsi m'assurer de leur fraîcheur en dévalant la rue du Faubourg St-Martin tous les matins en Velib. Ce faisant, en tournant la tête vers la gauche, je jetterai un petit coup d'oeil à Franz, qui toise pour l'heure les passants rue des Recollets, et assister à sa métamorphose.


"Danse avec les Louise"

La performance s'est poursuivie au square Villemin avec d'autres intervenants. Pour ma part j'y ai lu mon poème dédié à Louise, écrit spécialement pour l'occasion (je le reproduis ci-après). A suivi une mini-pièce sur le thème de la Métamorphose de Kafka, mise en scène par Baptiste MALLEK avec les comédiens Bernard et Raphaël MALLEK, Morgan DERRIEN, et Nicolas BINSSE. Ce billet est l'occasion pour moi de remercier tous ceux qui ont fait le déplacement, qui sont restés jusqu'au bout, les amis photographes qui étaient présents et qui pour certains m'ont envoyé de belles photos : Tat, Francis, Thias (le PGC crew), Pascal, Gérard Laurent, Henri, Lydie et j'en oublie sûrement. Enfin, un grand BRAVO et MERCI à Jean-Marc et à sa famille pour l'organisation de cette superbe journée !

Les fémurs de Rue Meurt d'Art

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LOULOU

Louise, belle garçonne au cou ruisselant de perles fines
Celles de nos yeux en ce jour te rendent un hommage...

Les années folles furent l'écrin de tes somptueux corsages
Quand ton carré d'ébène embrassait tes plus belles mines

Mais l'outrage à ta vertu subi à ton jeune âge
Fit de toi cette obstinée Vénus inaccessible.

Aux loufiats d'Hollywood qui te prirent pour cible
A ceux-là tu faisais les yeux noirs sans ambages,

Louvoyant pour avoir un seul de tes regards, moi
Je dessine bien souvent tes portraits noir et blanc...

L'ouvroir de mes rêves s'étend à tout ton cinéma
Lourds d'heures muettes qui semblent défier le temps

Lou-ange, Lou-démon, au fil de tes longs-métrages
Sous ta pose superbe, d'en bas je te contemple,

Femme de la toile tu es le canevas d'un mur-temple :
L'oubli s'estompe, pour laisser place à ton image.
O-O-O
ANNONCE : Pour ne pas être en reste, Jean-Marc nous prête son atelier de Colombes le 13 juin prochain pour une expo-photo-poèmes, à l'occasion d'une autre session de collages urbains. Vous y verrez le travail de Paris-Emoi et de Tat à l'Oeil, que j'illustrerai de mes mots. Nous ferons suivre une invitation bientôt !

vendredi 15 mai 2009

MOURIR DE RIRE


Par deux fois cette semaine dans le métro, on m’a demandé ou suggéré de sourire. La première fois, un homme noir un peu agé, entrant dans la rame, s’est mis à nous dire combien il était important de sourire. Bien entendu, sa petite prestation en a mis quelques-uns en joie. L’homme était élégamment vêtu, les traits fins et avenants, la silhouette longiligne. Avec sa cravate, ses chaussures bien cirées, son costard impeccable et sa canette de bière à la main, il avait de l'allure. Son discours, loin d’être décousu, était plein d’espoir et d’humour. C'est vrai, les gens ont toujours l’air un peu déshumanisés dans le métro. Ce thème, en pleine période de crise, peut sembler incongru, et pourtant il était écrit au-dessus de ma tête il y a quelques jours encore.

J’avais déjà parlé dans un précédent billet du détournement de la pub de Priceminister «Devenez Radin», et cela me rassure de voir que cette affiche continue de faire réagir. Le message "devenez malin, arrêtez de travailler, de consommer et profitez de la vie", peut sembler facile et pourtant…comment, tout en étant différent, peut-on y rester indifférent ? La crise économique ne laisse personne de bois, elle devient même un argument de vente et de persuasion politique. Elle a bon dos, la crise. En attendant, ceux qui en ont plein le dos et qui trinquent sont ceux qui perdent leur emploi, n'ont pas une salaire qui fait trois fois leur loyer et qui croulent sous les débordements des plus riches. C'est sûr tout ça ne fait rire personne, et je ne suis pas dans la tête des gens qui prennent le métro pour savoir ce qu'ils endurent dans la vie. Je peux l'imaginer seulement...il y a tellement de raisons d'être malheureux.



J'ai de la chance, et je la mesure, car pour l'instant j'ai un toit sur ma tête et un boulot. Mais il y a de plus en plus de chômeurs, pas assez de logements, et de plus en plus de gens en situation irrégulière. Le gouvernement dit "qu'il y travaille". Mais ce sont toujours les mêmes problèmes, les mêmes rengaines électorales qui reviennent de mandat en mandat et au bout du compte on n'en sort pas, pendant que d'autres s'en mettent plein les poches alors même qu'ils ont mis leur entreprise en péril (cf. Société Générale). Je n'ai pas besoin de lire les journaux pour savoir que ça ne va pas, il suffit de regarder autour de soi, dans la rue, pour s'en rendre compte. Le mot "crise" est souvent le corollaire de termes plutôt négatifs...crise de larmes, d'épilepsie, d'urticaire, de nerfs, d'"hystérire"...Oui, je veux bien d'une crise de rire, et pas à coup de "lol" ou de "mdr" au bas des mails ou des SMS comme c'est la tendance. Je parle d'un rire conscient, salvateur, constructif. Cet homme si sympathique qui rit avec sa bière à la main, il a bien raison. Et j'aurais bien trinqué avec lui, même si cela m'attriste de penser qu'il boit comme un trou pour s'en sortir, justement de ce trou, sans savoir sans doute qu'il ne fait que s'y enfoncer.


lundi 4 mai 2009

DOIGT D'HONNEUR

L’origine du doigt d’honneur, gestuelle autrement appelée de nos jours « fuck » remonterait à quelques milliers d’années. Le digitus impudicus, bien qu’ayant de très loin trait au romanesque, apparaît déjà dans la littérature de la Rome Antique.
Pendant la fameuse guerre de 100 ans opposant l’Angleterre et la France, les irréductibles Gaulois coupaient l’index et le majeur des archers britanniques prisonniers, ce handicap les empêchant de tirer. Avant une bataille, les archers anglais narguaient leurs adversaires en brandissant l’index et le majeur comme pour les inciter à venir les leur couper. Le geste leur est resté aujourd'hui.


Collages Ludo (Nature's Revenge) et Lyl (ST Sticks) - Pix cxl Thias


Le doigt médian levé comme possible analogie avec le phallus pourrait expliquer également son caractère osbcène. Ce que j'appellerais le « digiphallus » tient symboliquement à la fois de l’insulte, de la provocation, de l’hostilité ou encore de la rébellion contre l’ordre établi. Plus généralement, entre nous, on l’utilise plus pour signifier un break dans la conversation, dans un jeu de répliques où celui qui perd face à l’attaque verbale de son interlocuteur n’a d’autre alternative que d’élever ce doigt « fourre-tout » plutôt que la voix, ce qui veut dire tout et rien à la fois…


Graffs Agence 11 et Koca (95C) - Pix cxl Paris-Emoi

Ce geste apparaît également abondamment dans le street art...en ce moment au canal St-Martin le gigantesque Goldorak de Pimax nous nargue de son "Fulgoro-Poing ephémère" (allusion au Point Ephémère), passage des Récollets un grand collage de Nature's Revenge (Ludo) semble faire passer un message écologique qui ne manque pas de piquant, tandis qu'une sorte de punk fluo peint à la Forge (rue Ramponeau) abordait le visiteur à l'entrée il y a quelques mois...


Pochoir Goldorak par Pimax et tracé de Provok - Pix cxl Tat

En définitive, chaque doigt de la main a un usage phatique, populaire ou social : l'expression "mise à l’index" est le pendant d'une fonction directive, l’auriculaire dont le nom est tiré du mot oreille semble le plus pratique pour se gratter le tympan, l’annulaire, support du statut marital est une sorte de doigt dans l’engrenage (°:°), et le pouce signifie la positive attitude ou « stop ». Je ne m'étalerai pas plus ici sur les multiples usages que l'on peut faire de nos phall-anges, mais tout ça me donne envie de manger des Fingers, moi, pas vous ?

Petits clins d'oeil @ Tat et @ TWO;)...et au PGC crew !

lundi 27 avril 2009

FACE A MAIN

J’ai déambulé à la recherche de mon image
Dans les vitrines et les flaques, j’ai cru voir mon visage
Psyché délictueuse, rue des Alouettes : un leurre
Ce n’était qu’un fantôme, dont j’ai vu la pâleur
Au pied d’une glace d’argent rue du Plat d’Etain.
Dans ses aplats déteints j’y voyais deux yeux fins
Qui fixaient le trottoir de la rue du Regard,
Ah ! quand les voies de Paris font des jeux de miroir !
Rue de l’Oculus nos yeux sont le reflet de l’âme
Mais rue de la Mire les égos s’y enflamment…
A Berlin j’ai bien cru que j'avais la berlue
Des masques semblaient sourire, de l'autre côté de la rue :
M'approchant de plus près, j’ai compté des facettes
Bris de verre, bribes de moi, elles n’ étaient pas très nettes !
°°°
Mosa : miroir façon Geiger à la devanture d'un coiffeur dans une rue de Berlin, avril 09.