mardi 27 mai 2008

De un à onze...

(six clopes m'étaient comptées...)



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Il est grand temps pour moi d'arrêter le pétUN
Qui me ternit le teint et me rend cafarDEUX
Alors je file chez un bon patcheur* montmarTROIS
Histoire de faire un peu rouler mon beau quatre-QUATRE
Sur le mur de la salle d'attente, je vois un sCINQue
Tout empaillé qu'il est, il n'a même pas d'aXIS
Accroché là, dans la position d'un tranSEPT
La peau aussi ridée que celle d'un vieil in-HUIT
Je vois que ce lézard n'a pas l'éclat du NEUF
J'aime pourtant sa couleur ; comme teint au sanDIX
Il garde néanmoins la patine du brONZE

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*Une petite pensée pour mes patchés préférés Tat et Francis. Courage, tenez bon ! Et un peu de vocabulaire c'est toujours bon à prendre dans ce monde où la culture physique prime sur l'intellectuelle (notez que je n'ai rien contre les chippendales, hein, à chacun son truc c'est tout;-) :

  • Pétun (vx) = tabac.
  • Cafardeux = déprimant.
  • Scinque = reptile africain ressemblant au lézard.
  • Axis = deuxième vertèbre verticale.
  • Transept = nef d'une église catho formant une croix avec la nef principale.
  • In-huit = format d'ouvrage dans lequel la feuille est pliée en huit.
  • Sandix = autrefois colorant rouge d'origine minérale servant de teinture pour tissus.

Edit de dernière minute

Je viens de découvrir qu'un article inédit d'Arthur Rimbaud, "Le rêve de Bismarck", publié dans le Progrès des Ardennes en 1870 sous le pseudonyme de Jean Baudry, a été retrouvé il y a un mois chez un bouquiniste ! Une polémique s'ensuit car certains détracteurs prétendent qu'il s'agirait d'un faux...pourtant, les spécialistes et exégètes rimbaldiens sont formels sur son authenticité ! Plein d'articles sur Google dont un assez complet ici : http://www.lunion.presse.fr/index.php/cms/13/article/127747/ Waw ! du rififi à Charleville, ça arrive pas souvent !!! En tout cas, les éditeurs d'oeuvres complètes du poète vont devoir réviser leur copie ! Une jolie révolution dans le monde de l'édition...

mercredi 21 mai 2008

UN ETE D'ETOILES


Dragons, graffiti ou chiffres, il y a certains symboles qui m'interpellent, je ne m'explique pas pourquoi. Est-ce un ersatz de pseudo spiritualité qui me prend parfois, à voir et chercher des signes partout et à les interpréter, ou bien une influence de la mode, ou bien encore de l'imagerie qu'ils véhiculent ? Je l'ignore, mais ce n'est sûrement pas un hasard si le mouvement symboliste, ses peintres et ses écrivains ont toujours eu ma préférence.

Parmi les symboles récurrents de ma garde-robe imaginaire et de mes ornements réels, l'étoile est souvent présente. Prédestiné ou non, le prénom Christelle contient d'ailleurs le suffixe "stella" qui signifie étoile en latin...Globalement, ce qui est plutôt pas mal, l'étoile revêt une connotation éminemment positive : une "star" serait donc une personnalité brillante (parfois en fait plus bling bling que big brain à mon humble avis); une *danseuse étoile* est une sommité dans son art, peut-être à cause de ses gracieuses pirouettes qui semblent donner l'impression qu'elle sème au quatre vents chacun de ses membres (cf. Degas, L'étoile); dormir *à la belle étoile*, c'est s'allonger sur l'herbe pour mieux contempler le ciel; on dit aussi, qu'*avoir des étoiles dans les yeux* c'est être heureux. En tout cas il y en a une grosse qui a refait son apparition récemment et qui a rendu le sourire et bonne mine à nombre de désespérés d'avoir eu un mois d'avril aussi gris...tout ça pour mieux disparaitre la semaine d'après ! Eh oui, le soleil est une étoile filante et capricieuse...Pourvu que la météo nous promette un authentique été cette fois-ci. Pour l'heure, arrêtons-nous encore sur les nombreuses utilisations de ce très populaire symbole dans les logos : je vous laisse le soin de reconnaitre ceux ci-dessus en cliquant sur l'image pour la voir en plus grand (en prime, un petit calligramme à ma façon).

mardi 13 mai 2008

CATARTISTES
photos by chrixel (c)
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Samedi soir, avec une bande d'amis de Ludo, nous prévoyons d'explorer les catacombes non-officielles. Ces aventures interdites dans les bas-fonds m'avaient toujours intriguée. Nous y sommes donc. Après avoir parcouru un bout de la petite ceinture (ancien chemin de fer desaffecté autour de Paris)...
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petite ceinture

...nous voilà devant un trou béant dans lequel, armés de lampes torches, d'un plan et de vieilles nippes, nous nous glissons subrepticement. Cela me rappelle un été où, adolescente, j'avais adoré mon périple de spéléologie. Nous marchons longuement sur un sol sablonneux, parfois trempés jusqu'aux genoux d'une eau claire provenant de l'écoulement des puits. Jusqu'à présent, j'ignorais l'existence de la communauté cataphile, et me voilà subitement plongée dans un univers fascinant. Car ces cataphiles parfois séjournent longtemps dans les entrailles de Paris, qu'ils soient punks, ado-prépubères en mal de frissons, troglodytes du dimanche, "touristes" en baskets, tous laissent une trace de leur passage dans ces lieux séculaires. Ainsi, il existe une "ktaliste" avec des groupes qui se connaissent entre eux, et qui pour organiser des fêtes sous-terraines éditent des tracts qu'il laissent trainer au gré des alcôves. Il y a des ossuaires mais nous n'avons pas visité cette partie-là. Les catacombes servaient autrefois de carrières, la pierre est poreuse et permet donc aux artistes underground de s'en donner à coeur joie.

Visages sculptés dans la salle du "Cellier"

Alu totale à "la plage"

Ainsi, ce lieu extraordinaire et dangereux est le haut lieu (ou devrais-je dire le bas-lieu) de l'art brut. Sculptures, peintures, mosaïques, il y a de tout là-dedans, et surtout hélas beaucoup de tags et quelques ordures. Pourtant la "charte" des vrais cataphiles est sans appel : il est de la responsabilité de chacun de ramasser ses déchets avant de sortir sous peine d'attirer les rats et les maladies...mais beaucoup ne respectent pas les lieux, ce qui est vraiment dommage. Mon grand regret est d'avoir également raté d'autres "salles" réputées spectaculaires. Chaque salle porte un nom, le plus souvent donné par les cataphiles eux-mêmes, en rapport avec l'oeuvre ou la particularité qui les caractérise. Par exemple, "la plage", appelée ainsi à cause de la présence d'une vague peinte sur tout un mur : je vous laisse deviner de quel graveur japonais elle s'inspire :

D'autres oeuvres d'art sont reproduites dans le "Cellier". Saurez-vous les reconnaître ?

Deux classiques
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Deux surréalistes
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Ci-dessous, "la chaumière", un endroit convivial où nous avons dégusté une fondue savoyarde (eh oui !) avec 3 cataphiles fort sympathiques qui étaient installés là et mangeaient leurs nouilles froides en sirotant du vin rouge.
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Des oeuvres plus "glauques" en noir et blanc :

Une grenouille et un Mesnager sont passés par là :

Nous sommes restés près de 7 heures à explorer ce labyrinthe. Mais le temps n'a plus cours dans ce lieu magique. J'avais l'impression de n'être pas restée si longtemps, et surtout, au retour, le fait de constater que j'avais encore beaucoup d'autres choses à découvrir ne m'a donné qu'une envie : y retourner !!! (et ce malgré les risques qu'une telle descente peut occasionner : hôtes peu fréquentables, police et amendes, accidents ou pertes dans les méandres de calcaire et de gypse...)

En attendant, 2 sites remarquables sur les catacombes : http://www.catacombes.info/, pour les photos. Le suivant propose un petit glossaire (http://catacombes.web.free.fr/Glossaire.html ) et un plan interactif le "fameux" plan Giraud : http://catacombes.web.free.fr/. Dans "visite virtuelle", cliquez sur la zone que vous souhaiter voir et sur le plan cliquez sur la zone cerclée : les photos et explications vous passionneront !