NAME NOW ONE MAN : GUSTAV-ADOLF MOSSA
Gustav-Adolf Mossa est un peintre français méconnu est c’est bien dommage, car il vaut au moins un Gustave Moreau ou un Gustave Klimt. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si ces trois peintres, appartenant tous au mouvement symboliste, portent le même prénom… En germanique, « Gustave » veut dire « celui qui prospère », c’est un dérivé d’Auguste.
D’autres artistes de la même époque furent affublés du même, à savoir Gustave Courbet, Gustav Mahler, Gustave Caillebotte et Gustave Eiffel, qui sont les plus augustes, mais force est de constater que l’art qui se
déguste avec ce prénom est bien la peinture. Monsieur Mossa ne fut certes pas le plus prolifiques des peintres, mais son œuvre est de qualité. Il fut, dans sa période la plus créatrice, amoureux d’une certaine Felice C., à qui il dédia l’acrostiche suivant :
Fanatisé, Lis mien, par tes lèvres languides
Eperdu, j’ai tenté comme les Danaïdes
L’impossible peut-être ? et bien malgré l’arrêt
Inexorable, en vain, toujours j’espérerai
Comprends-tu, Lis joli, que ce serait trop triste
Et glacial pour son cœur s’il fallait que l’artiste
Jette un long voile obscur sur le radieux passé
Empourpré follement de sang éclaboussé !
T’aimer voilà ma vie, adorable Lis mien
Aimer avec ferveur tes candides yeux verts
Infinis et profonds comme un poème ancien
Murmurer, sangloter…et de baisers pervers
Exaspérer nos sens ? Lis, tu ne réponds rien ?
Désespéré par cet amour déçu, il peignit une série de toiles sanguinolentes où la femme apparaît comme une mangeuse d’hommes, cruelle et sans pitié, piétinant ceux
qu’elle a aimés (
http://servat.rene.free.fr/mossa.htm). Ci-dessus, l’originale,
Elle, peinte en 1906, et ma version ci-dessous. Seul hic : je me suis aperçue que la mienne avait un œil plus haut que l’autre o_O . On va dire que c’est ma conception toute personnelle du ‘regard hautain’.
11 commentaires:
On s'instruit. On savoure.
Tu parlais de longueur d'onde. C'est peut-être pour cela.
Ca accroche, hein ? Mettez des femmes nues au gros seins sur vos blogs et faites monter...l'audience ! Quand on a l'âme d'un enseignant, s'instruire est une seconde nature, et si en plus on y prend du plaisir, c'est encore mieux. C'est comme ça qu'on s'apprend :)Je ne sais pas pour toi, mais pour moi le blog, c'est pas seulement un étalage de tout ce qu'on fait, c'est aussi une manière de structurer des bouts de soi, comme un patchwork. Parfois, ces bouts-là s'exportent vers d'autres blogs de gens qu'on espère un peu "comme nous". Je crois qu'il y a des bouts de nous (ces ondes dont tu parles) qui se comprennent, et c'est tant mieux :)
Longue vie à nos ondes !
Longue vie, oui!
Ma chère chrixcel, en plus d'une grande culture, et d'un grand sens artistique, tu écris divinement bien.
Je suis sous le charme.
Je pense que ce blog n'a pas fini de nous surprendre.
Une acrostiche avec la dernière lettre en plus de la première, ça ç'aurait été fort. (et au fait, y a-t-il un nom pour cette forme ? ou ça reste une acrostiche)
Je suis bien d'accord avec vous, si en plus en lisant les blogs on peut découvrir et apprendre....la reproduction de la toile de MOssa est très sympa, tu y as mis ta touche personnelle :D
Ouh là là je sais plus où me mettre, moi avec tous ces compliments, ça met la barre un peu haut et du coup j'espère ne pas décevoir mon 'public' par la suite :)J'ai la pression, là ! En tout cas merci, ça m'encourage à continuer.
Oken > Un poème comme tu le décris s'appelle tout simplement un acrostiche double. 'Acrostiche' est composé des mots grecs 'akros'(extrême) et 'stuchos' (vers). Mais il y a plus fort : certains poèmes comportent le 'message' au mileu des vers(mésostiche), ou à la fin (téléstiche et acrotélenton). Il peut donc y avoir des acrostiches triples !
Je constate que ta 'dame à la chatte et à l'epée de Damoclès' ne domine pas, pour l'instant, un tas de mecs ensanglantés. Mais vu son 'regard hautain', ça promet...
Attention, Oken ! :-)
Salut fan club, je m'étonne plus que tu aies peur des femmes, elles sont trop castratrices à ton goût ! Je te donne raison, nous sommes de vraies dragons:) Keep away from fire !!
Merci pour ce lien, en effet...je connaissais certains de ses tableaux, d'une grande beauté fascinante et morbide...Et étonnement moderne, plus encore que Moreau que j'aime beaucoup. Bien des artistes "gothiques" aujourd'hui semblen s'en être inspiré
C'est vrai que les dessins de Mossa sont très contemporains, et surtout beaucoup plus torturés que ceux de Moreau, qui se montre à mon avis plus onirique, plus doux dans sa représentation de la cruauté féminine. Il y a en effet une forte inspiration médiévale dans beaucoup de toiles de Mossa (présence de cathédrales, ruelles et maisons gothiques, costumes baroques et extravagants, épées et poignards stylisés, armures...). Il est donc un excellent modèle gothique à tous les niveaux !
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