samedi 22 décembre 2007

Prenez un poème connu, et retravaillez-le en remplaçant à peu près tous les mots par leur contraire. Vous obtiendrez un tout nouveau poème dont la signification étrange vous étonnera. Voici "Les antagonismes", d'après le sonnet des "Correspondances" de Baudelaire, tiré des FLEURS DU MAL.

LES ANTAGONISMES

La Société est un lieu de tristes apodes
Etouffant parfois des mutismes trop clairs;
La femme y reste parmi des terrains vagues de codes

Dont elle ignore les cécités étrangères.


Comme de courts silences qui de près se séparent
Dans une lumineuse et frivole dispersion
Etroite comme le jour et comme la confusion,
Les miasmes, les pâleurs et le calme déparent.


Il est des relents chauds comme les âmes des aïeux,
Rudes comme les basses plaines, secs comme les déserts,
- Et d'aucuns, aériens, misérables et piteux,

Ayant la discrétion des êtres aux œillères,
Comme la bile, la sueur, le plastique et l'affront
Taisent le flegme de la chair et de la raison.

noms de rues en versus

Les correspondances

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.

**********

JOYEUX NOEL A TOUS !

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Bien sûr je n'étais pas à l'heure
A l'enterrement de la poésie
Bien sûr j'avais bu tellement
Que je voyais les mots couchés parmi les branches
Nul ne savait mon nom
Sur les pierres il y avait des écritures gothiques
Nul ne savait mon nom
Autour de moi
On disait à voix basse
"C'est le monsieur qui la connaissait"
J'étais seul à savoir
Que mon visage était en cendres
Le jour perdait ses arbres
Et les mots attendaient dans les odeurs de lys
De vieux enfants me regardaient
Des familles me parlaient
On m'a donné du sable blanc
Mots et vivants
Arbres et fleurs
Ils étaient impeccables
On m'a donné des branches
Et puis
Sous le bois neuf
Des hommes en noir ont glissé des courroies
Bien sûr je n'étais pas à l'heure
Mais je voyais les mots
Couchés
Parmi des branches de sapin vert
Nul ne savait mon nom
Le jour perdait ses arbres
On disait à voix basse
"C'est le monsieur qui la connaissait"
Et quand tout fut fini
J'ai dit à l'homme en noir
De graver sur la pierre
En écriture gothique
"Ici un inconnu a enterré une inconnue"

ssstttaaannniiissslllaaasss@hotmail.fr

Anonyme a dit…

J'écrirai à nouveau sur ton blog, c'est promis, le jour où tu auras enfin libéré ta plume de toute contrainte superfétatoire.

ssstttaaannniiissslllaaasss@hotmail.fr

Anonyme a dit…

Mais si on applique aussi cette contrainte aux commentaires que l'on laisse (et surtout sans le préciser), je crains cependant qu'on y perde en clarté :-)
(ça me fait penser aux hommes contraires de "little big man")

junospinkblog a dit…

Joyeux nawel et gros bisous !!!

Chrixcel a dit…

S >
Oui, il était grand temps de sonner le glas
J’aime les enterrements, j’aime les listes
Les stèles ensevelissent les styles
Comme les noms tombent et s’élaguent
Comme les concessions que l’on fait
Ne se perpétuent qu’au gré de nos caprices
Dans ce jardin pavé que j’arpente avec délices
Je vois des visages de pierre qui semblent aux aguets
Ils me confient des épitaphes, d’étranges palindromes,
Qui me ravissent et raisonnent dans ma tête de môme
Je les remue comme on mélange un philtre et je joue
Je les sirote jusqu’à l’enivrement à recracher le tout
Les chats pèlent des pigeons dans les allées de pages,
Cadavres exquis d’oiseaux de passage,
Les chapelles abritent d’inconcevables rébus
Qui me font sourire en ce lieu de tous les abus
Les contraintes sont le nerf de ma liberté,
Je me les pose pour mieux me dépasser
Le poète parfois s’encombre d’obsessions
Qui sont la flamme même de sa création
Il n’écrit pas pour être lu, il écrit peut-être pour son salut
Il écrit pour s’auto-satisfaire,
Tant mieux si les autres adhèrent
Les oiseaux de passage peuvent y laisser des lettres
Moi j’y laisse ma plume
Libres soient ceux qui volent disparaître
Lorsque l’heure est venue d’explorer d’autres cieux :
Les découvertes sont à venir lorsqu’on en fait le vœu.

Frez > absolument, c'est pourquoi il faut toujours faire le contraire (contraint ?) de ce que j'écris !

Merci ZECOCO, plein de poutoux^^

Anonyme a dit…

D'après un poème souvent récité en ces temps de froidure.
Je te non-souhaite une très mauvaise ancienne semaine.
Mais que ce soit bien clair: je refuse catégoriquement de remplacer les bisous qui vont avec par des baffes.

Anonyme a dit…

Joli joli tout ça ;)))
Une très belle année 2008 !!!

Oken a dit…

Toujours aussi tordu... :D

Bonne Année, meilleurs voeux etc.
Et fait tourner autour de toi !