jeudi 25 septembre 2008

SARKO SCENARIO

l'année dernière rue Ordener

Les premiers restes d'un Sarcosuchus Imperator, ancêtre d'un crocodile géant, ont été découverts en 1964 enfouis dans la bourbe. En mai 2007, Nicolas Sarkozy est élu à la tête de notre pays. Bizarre, bizarre...Le site où ces ossements ont été retrouvés s'appelle Gadoufaoua et "sarkoz" signifie boue en hongrois : notre Président ne s'autoproclame-t-il justement pas homme de terrain ? D'ailleurs, ce "tsar caustique" possède bien des traits de l'empereur reptilien aux dents longues, et cette étrange similitude de noms (sarco préhistorique = sarko très hystérique) n'a pas trompé les observateurs avertis.


un nain politique - un impoli tique - un impôt lithique ?

Certains clament depuis longtemps que l'individu est nuisible et menace les droits de leurs concitoyens. C'est que le croco a moult fois mordu ses détracteurs de sa hargne. De là, s'est propagé dans toute la nation ce qui pourrait relever du sarcome du "tsar cosy"*, un virus à l'origine de lésions notamment des tissus mous. Admettons que le tissu mou, ce soit les Français. Tantôt frappés de léthargie, tantôt manipulés de toutes parts, ces derniers expriment vaguement leur mécontentement via des sondages en dents de scie, des groupuscules sonnent l'alerte, mais c'est la crise, le pouvoir d'achat et les salaires sont au plus bas tandis que l'inflation ne cesse de grimper. La bestiole gesticulante pérore à l'Elysée, mais il faut bien manger, trouver du boulot, lutter tous les jours pour consommer ce qu'on ne peut acheter...parce que tout est taxé par l'état. C'est la spirale idéale pour notre croco-sarco imperator.

Portrait d'un néobonapartiste ? - rue Denoyer (Tat)

Petit à petit, le peuple se fait grignoter, allant tout droit à la galère et à la mort sociale, intellectuelle et physique. C'est que le sarcosuccube, avec sa peau lisse et dure, a sournoisement édifié cette société de tombeaux existentiels. Sarcophage ça veut dire étymologiquement "mangeur de chair". La moitié des Français sont conscients de se faire bouffer menu mais pour combien de temps ? En attendant, ce président accumule les bourdes depuis longtemps déjà et s'enivre chaque jour un peu plus de son propre pouvoir. Il a prétendu vouloir karchériser la racaille et a créé des émeutes dans les quartiers sensibles, instrumentalise et s'accapare les médias en véritable "peopolitique", prône l'eugénisme, fait des cadeaux fiscaux aux riches, soutient la guerre en Irak, s'octroie une hausse de salaire totalement inconvenante en ces temps de restriction budgétaire, insulte ses opposants, se paie une cuite au G8, traite avec Kadhafi, - dictateur notoire - emploie une rhétorique fascisante pour séduire les lepénistes, etc...Quand cela va-t-il s'arrêter ? Quand va-t-il enfin commettre la boulette ultime qui lui vaudra sa destitution ?


Et puis, tout n'est pas qu'un problème de fric...L'air pourrait bientôt manquer, une nouvelle maladie pourrait frapper, causée par la pollution : une affection qui toucherait de plein fouet les organes vitaux, la sarcoïdose...et croyez-moi celle-ci je ne l'ai pas inventée (voir mon billet "Les maladimaginaires"). Nous continuerions ainsi de patauger dans le champ lexical boueux de la dé-constitution porté par cette même "racine" présidentielle...et il ne faudrait surtout pas permettre que l'imperator prenne un peu trop racine dans une démocratie qu'il menace fortement : qu'adviendra-t-il si notre République prend une sarco-dose de trop?
Ne laissons pas ensevelir nos esprits et nos corps dans un magma répressif ennemi de la pensée libre; restons debout pour ne pas finir de boue dans le carnage de ce moi hypertrophié. Car, obnubilé par lui-même, cet homme ne pense certainement pas au peuple, il veut seulement être adulé. Epouser une Carla c'est gagner des galons de virilité dans cette quête inlassable du "je". Rimbaud a dit "je est un autre". Il est à espérer que ce "je"-là cesse pour que l'"autre" trouve un peu sa place dans cette politique grotesque. Il ne s'agit pas là d'une alarme de crocodile : l'avenir de ce monde me paraît déjà plus qu'incertain...


SPECIAL THANKS TO TAT & FRANCIS : pour leurs photos de pochoirs (seules les deux premières sont de moi) où l'on voit que la rue s'exprime.
Qui a dit : "A mur sans parole, peuple muet ?"

P.S. Un site en pause, mais dont j'apprécie la bannière : Sarcosuchus-imperator, qui titre : "Le plus grand prédateur de tous les temps, le plus petit président de tout l'étang". Bon d'accord, c'est pas bien de se moquer du physique...mais il y a des exceptions ! (*en réalité Kaposi)

jeudi 18 septembre 2008

VELIB MODE D'EMPLOI


Depuis le 15 juillet 2007, les Parisiens ont la chance de voir leurs cuisses et mollets doubler de volume sans quasiment bourse délier. Mais soyons clairs, faire du biclou à Paris relève du défi. Démontés, vandalisés, pénibles à réparer, ils finissent par revenir cher. Le Velib, lui, bien qu'il s'attache de borne en borne, a ceci de particulier qu’on ne s’y attache pas. Cela dit, ne nous leurrons pas…cette bécane-là est aussi souvent volée que vélo, même si Decaux et la Mairie de Paris, qui l’ont mis en place, luttent inlassablement contre les pourfendeurs de chambres à air et autres pétés du guidon. Un Velib ça pèse 22 kilos, ça crève, ça patine, ça déraille, ça se voile et ça se rafle mais on en redemande. Soit. Voici quelques conseils de base pour utiliser "son" Velib.

LONELY VELIB...rue Boyer (20°)

Arrivé à une station, on vérifie l’état général du velociraptor avant de l’enfourcher. Depuis quelque temps déjà on observe une sorte de tendance chez les vélibistes avertis : une selle retournée signifie que le vélo n'est pas valide. Malgré les apparences, avec deux pneus qui ont l'air gonflés vous pourriez croire que vous ne manquez pas d’air mais il n’en est rien. A plat, vous ne ferez même pas du 2 à l’heure. Evitez les vélos déchaînés, vous aurez beaucoup de mal à les maîtriser. Crevés, surtout après une nuit de beuverie passée dans le caniveau, ils sont très contagieux et vous risquez de vous fatiguer aussi. Les désaxés sont instables : à fuir comme la peste, bien entendu. Une selle mal fixée ou une roue voilée vous donnera l’impression de danser la gigue, et si vous êtes une femme en jupe courte on peut plus facilement apercevoir votre…valve. Cela peut avoir son intérêt si vous voulez attirer les regards mais, en bonne sexycliste, vous constaterez que ce ne sont jamais les sujets que vous matez qui viendront vous aider si vous avez coincé votre string dans les rayons. N’est pas petite reine qui veut…

Il n’y a pas, à mes yeux, de phénomène plus fascinant que la force motrice. Enfant, je ne pouvais concevoir que mon corps pouvait s’élever à quelques centimètres du sol et avancer sur un engin en ferraille antédiluvien sans se fracasser contre le bitume. Je croyais qu’il y avait un dieu qui s’appelait « Garde-Debout » qui assurait mon petit aplomb. Mais non. Pas besoin d’être une lumière, car qui n’a dynamo consent ! Aussi longtemps que le pédalier est bien huilé, ça roule. C’est juste qu’à l’arrêt, il vaut mieux mettre un pied à terre bien calé pour ne pas tomber au démarrage. Une fois le pied d’impulsion posé sur la pédale, vous appuyez bien fort, puis une fois l’autre pédale arrivée au niveau supérieur, vous posez l’autre pied, appuyez et ainsi de suite. On conviendra que ces moulinets pédestres sont un peu ridicules, mais ils permettent de maintenir la bicyclette en équilibre.

    UN PETIT VELO DANS LA TETE - rue Réaumur 2° (sans trucage ! )

    D’un point de vue moteur, pour avancer, bien veiller à mettre un pied différent sur chaque pédale, la montée en amazone étant parfaitement interdite depuis qu’un unijambiste a tenté de traverser un carrefour perché sur un Vélib dont les freins avaient lâché. Ah ! si seulement il avait utilisé sa béquille…il n’aurait sûrement pas perdu la jambe qui lui restait. Mais j’arrête de tenir la vôtre sur cet incident et reviens donc à mes guidons. Le plus difficile n’est pas de pédaler mais de gérer la circulation, les piétons, les bus, et les automobilistes dont les taxis. En somme, tout est une question de vélo-cité. Car si les uns vous font suer, les autres peuvent vous tuer.

    Les piétons prennent un malin plaisir à traverser lorsque vous êtes en pleine montée, vous contraignant à vous arrêter. Ils marchent sur les pistes cyclables ou traversent au feu fert d’une allure pachydermique, tout en vous fixant d’un oeil torve lorsque vous leur indiquez à coups se sonnette frénétiques de décarrer du pavé. Il vous arrivera donc de vouloir leur foncer littéralement dans le lard, ce qui agrémenterait bien la choucroute dans laquelle, paraît-il, il arrive parfois au commun des mortels de pédaler. Résistez. Ca fait partie du jeu. Au mieux ils s’écartent d’un déhanchement de dernière minute, au pire vous les laissez passer. Un regard noir ne suffit pas à les désarçonner puisqu’ils s’en foutent, mais certains ont un petit sourire contrit ponctué d’un « oupsssss !!! » qui peut passer pour tolérable. Il n’en va pas de même pour les bus et les autos. Non contents de vous pourrir les bronches lorsque vous êtes derrière eux, ces derniers vous doublent n’importe comment et serrent parfois tellement le trottoir qu’ils vous empêchent de passer. Certes il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier à bagages, mais sachez que la courtoisie ne fait pas partie de leur ligne de conduite. En conclusion, plus on se tient à l’écart de ces fléaux mortels, plus on vit longtemps.

INTERDIT SAUF VELOS - rue de Ménilmontant - fresque de Némo

EDIT DU 19 : Aujourd'hui mon frère Mathieu fête ses 30 ans !!! Il habite à Bordeaux, je ne le vois que rarement hélas, mais puissent ces mots lui parvenir ! BON ANNIV petit frère:)

mardi 9 septembre 2008

APHORISMES ET PERILS !

C'était le 23 juillet 2007...Paris-Emoi nous livrait ses "miscellanées". A mon tour je vous propose des "mimages", images de moi, images de mots...(cliquez pour voir en plus grand !).


rue Ordener

Etretat

dans les Ardennes

Etretat

Paris-plage 2008


  • Le papier découpé est un art chinois, le jiezhi. Ce superbe exemple d'affiche découpée a été réalisé rue Saint Maur dans le 11ème. L'original ci-dessous : portrait de Frédéric Michalak pour la marque Kaporal.


  • Il se pourrait bien que le "Cutter Masqué" ait réalisé celui du passage Brady ci-dessous, mais rien n'est moins sûr. En tout cas, moi, j'adore.

mercredi 3 septembre 2008

La la li la la lère...

Alphonse Allais, dont j'ai déjà parlé ici, est ce que les oulipiens appellent un "plagiaire par anticipation". Pourquoi ? Parce qu'il sévissait déjà à la Belle Epoque, à coups de calembours sévères, d'humour absurde et d'auto-dérision.

Tout ce que les oulipiens affectionnent, en somme...il publiait ses textes savoureux dans de nombreux périodiques tels Le Sourire, Le Chat Noir, L'Hydropathe ou Le Tintamarre...Coïncidence étrange, Alphonse Allais est né à Honfleur le 20 octobre 1854...c'est-à-dire le même jour qu'Arthur Rimbaud. Il eut plus de chance que ce dernier, décédé des suites d'une gangrène en 1891...J'ose dire qu'Alphonse Allais bien jusqu'en 1905, date à laquelle il fut emporté par une embolie. Il nous reste de l'homme de nombreux témoignages de son esprit brillant, de sa bonne humeur constante et du peu de cas qu'il faisait des conventions. Voici un court texte écrit par Alphonse :

Sans la moindre mitaine,
Il lit l’œuvre de Taine.

Son thon de l’aquarium
S’évade et file à Riom.

A son excellent père
Il parle avec colère.

Surveille mieux, fiston,
Ton thon, ton Taine et ton ton.

Je lui réponds d'un "ton" de semblable façon :

La bête est aux abois
Le grand cerf est à terre !

Parce qu'un dieu l’a oui raire,
Le Coran l’a fait roi.

Chante donc, trouvère
Sa vie et son trépas

L’hallali, l’Allah, l’air,
L’hallali, l’Allah là.

Les cerfs à Paris ça ne court pas les rues mais les biches, si !
Celle-ci continue de s'échapper rue Sainte Marthe. Artiste : Mr. Chevreuil.
Déjà répérée par La fille du consul.

Drôle de sticker à Namur (Belgique) où apparemment les gens se...cerf la main :)