samedi 22 décembre 2007

Prenez un poème connu, et retravaillez-le en remplaçant à peu près tous les mots par leur contraire. Vous obtiendrez un tout nouveau poème dont la signification étrange vous étonnera. Voici "Les antagonismes", d'après le sonnet des "Correspondances" de Baudelaire, tiré des FLEURS DU MAL.

LES ANTAGONISMES

La Société est un lieu de tristes apodes
Etouffant parfois des mutismes trop clairs;
La femme y reste parmi des terrains vagues de codes

Dont elle ignore les cécités étrangères.


Comme de courts silences qui de près se séparent
Dans une lumineuse et frivole dispersion
Etroite comme le jour et comme la confusion,
Les miasmes, les pâleurs et le calme déparent.


Il est des relents chauds comme les âmes des aïeux,
Rudes comme les basses plaines, secs comme les déserts,
- Et d'aucuns, aériens, misérables et piteux,

Ayant la discrétion des êtres aux œillères,
Comme la bile, la sueur, le plastique et l'affront
Taisent le flegme de la chair et de la raison.

noms de rues en versus

Les correspondances

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.

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JOYEUX NOEL A TOUS !

samedi 15 décembre 2007


Métro ligne 12, je rentrais chez moi. Je ruminais ma semaine pas très enthousiasmante, les gens pas très souriants au regard d’herbivores, la lumière des néons pas très agréable qui nous rendait blafards et tous ces « pas très » que j’avais envie d’envoyer paitre…pourtant, j’aurais bien aimé aller paitre quelque part, si toutefois paitre signifiait bien être en paix. Mais j’étais d’humeur vacharde et surtout en train de me demander si je n’allais pas prendre un de ces jours la clé des champs quand j’en aurai le courage et laisser derrière moi cette friche qu’était ma vie. Au bout d’un moment, dans le flux du troupeau qui s’agglutinait sous mes yeux, je levai mon regard vers le slogan publicitaire d’un site de vente sur Internet sur laquelle on lisait en caractères gras : DEVENEZ RADIN.

Un impératif qui semblait signifier qu’en ces temps de crise le fait de vouloir faire des économies s’assimilait à de la pingrerie. Une propagande stupide qui parlait aux stupides. Dans une société excessivement individualiste où les mots « pouvoir d’achat » étaient devenus le seul credo d’un gouvernement en faillite, cette réclame avait quelque chose de déplacé et de honteux. J’imaginais les mendiants réfugiés du métro passer de wagon en wagon avec au-dessus de leur tête ce cri de ralliement qui suggérait agressivement aux usagers de devenir radins. Parce qu’on vit parmi d’autres individus, on est toujours le
rat d’un autre, mais on oublie souvent que l’on peut subitement se trouver en rade un jour. Et cette formule de pubeux ne voulait rien dire.

Puis, je vis une main rapide s’emparer de l’affiche pour la retirer de son socle. Un homme jeune, dont le visage en alerte et l’expression narquoise détonnait parmi les ectoplasmes de la rame, replaça l’encart qui ne comportait plus que le mot DEVENEZ. Devenir, promesse d’avenir. Je souriais, presque heureuse de contempler là l’écho de mes atermoiements existentiels, tout en percevant avec une acuité toute nouvelle ce message d’appel à la conscience. Dans ce seul verbe, il y avait tout l’espoir et tous les sens de notre venue au monde. Et peut-être que tout simplement, ce seul verbe, ce verbe seul même, était la clé de tout.

mercredi 5 décembre 2007

Griffonnons un peu de franglais

Le texte ci-dessous se lit indifféremment en anglais et en français. Il s’agit d’une performance – qui m’a bien retourné le cerveau –, il ne faut donc pas s’étonner du caractère complètement insensé et saugrenu des deux textes obtenus. Je dirais que le texte anglais se tient mieux que le français, mais dans les deux cas ils font travailler l’imaginaire !

A main griffonné, arme pour ingrats

Arrivé d'un touchable novice,

Assuré, notable tocard à petits sous

On a plané, base donnée : Togo à bout.

Intimes mygales, lovés on part formés…

Ô thé pur posé attablé,

Outrage ! Grief à part, à son canap' est lié

Hâlés agents assis, tant son corps est âgé.

* * *

A main griffon near me pouring rats

Arrived untouchable, no vice as sure...

Not able to card a pet - it's so us!

On a plane, based on need to go about.

In times my gales, loves on part for me, so the purpose?

Out rage, grief apart : a son, can a pest lie?

At tables, hales a gent’s assistants, on corpse stage.


Traduction
Un griffon principal près de moi versant des rats / Arriva intouchable, pas de vice, c’est certain. / Incapables d’identifier un animal domestique, ça nous ressemble tellement ! / A bord d’un avion, basés sur le besoin d’aller partout. / Aux temps de mes tempêtes, amours en partie pour moi, mais dans quel but ? /Sans colère, mis à part le deuil, un fils, une peste peut-elle gésir ( infinitif dans "ci-gît") ? /A des tables, tiraillent les assistants d’un type sur la scène du cadavre.

Griffons : av. Pierre de Serbie, bd . Sébastopol, Bastille, Opéra (Paris)

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Parce que j'adore, j'ajoute un encart spécial pour Fanny (Disturbers),
créatrice entre autres de magnifiques objets en colle :

DISTURBERS expose ce week-end : VENEZ NOMBREUX !!!

dimanche 25 novembre 2007

La vie triste des vitrines


Les vitrines du Printemps ont pris ces jours-ci les couleurs de l’hiver. Un véritable éventaire de neige, de rennes, de renards et de princesses s’étale sous nos yeux boulevard Haussmann : autant de mises en scènes prisonnières de leurs quelques mètres carrés couleur ivoire. La femme de résine résignée arbore un visage maussade derrière la transparence glacée d’une vitre un peu sale, souillée par des traces de doigts avides. Observez bien ces attitudes, et vous verrez ainsi quelques clichés, peut-être, de la femme dans l’imaginaire collectif de notre société consumériste. Les poses sont lascives, engageantes, et les silhouettes semblent figées dans une espèce d’attente-attentat à la pudeur du compte en banquise, dans un climat de convoitise où le porte-monnaie ne demande qu’à s’ouvrir en une fente impudique. Derrière leur paroi de verre, tout en poils et strass, ces pantins aux effets minés semblent fixer le passant lambda dans un déploiement de luxe et de volupté. Condamné à ne pouvoir lécher que la vitrine, la salive perlant aux commissures, il ne pourra sans doute jamais s’offrir ne serait-ce qu’une broche de leur toilette. Mais le passant ne voit pas les symboles.

*

Il y a une femme qui trône à sa table d’apparat, seule au milieu du cristal étincelant, et qui semble rêver du prince charmant sans trop y croire avec ses jambes croisées comme pour préserver sa virginité. Il y a une blonde odalisque allongée sur un lit de satin et de plumes : porte-t-elle les cornes de la femme trompée ? Il y a la reine des couettes qui semble murmurer : « Je suis là, libérez-moi de mes tresses », emprisonnée dans une toile savante en cheveux de polyester. Et puis la reine des chouettes, hautaine, toise les trottoirs, parfaite allégorie de la dame blanche : pureté factice. La pin-up sur fond de néon rouge nous nargue de sa pose aguicheuse : l’imagine-t-on faire un strip-tease de derrière les fagots de Noël ? Tombée de sa chaise argentée, assise sur le sol et les jambes écartées, la blonde en noir semble abandonnée au beau milieu des paillettes, tandis que la poupée rousse, le visage d’une tristesse infinie, déplore probablement que le fatras d’ampoules qui la surplombe ne l’éclaire pas sur sa condition de femme-objet. Jules Lévy a dit de la femme qu’elle est une « rose qui prend parfois deux "s" ». Je répondrai de l’homme : « Pistil un jour comprendre qu’il est à la fois la graine et les pétales de la femme, que tous ces états mine. »

Toutes ces poupées si bien apprêtées ont un point commun flagrant : elles ne sourient pas. Je me demande bien pourquoi la représentation de la beauté dans la mode actuelle passe forcément par une absence totale d’expression. Le mannequin mort-vivant et famélique (femme et loque ?) doit-il s’effacer, surtout ne pas montrer ses émotions, afin que ceux qui le regardent ne se focalisent que sur la tenue qu’il porte ? C’est plausible, mais triste. Triste vitrine d’un monde où l’humain tend de plus en plus à disparaitre sans la "part être".*

* d'autres photos visibles chez Tat et Francis.

dimanche 18 novembre 2007

En automne même morts mes mots tombés tâtonnent
Vaine pantomime, quand déjà mille gouttes d’eaux tonnent.
De beaux feuillets jaune vif se ramassent à l'appel
Sous un candélabre. L’arbre scande une lumière infidèle :
Sur ses branches nues la pluie se dilue, ruisselant monotone,
Tout se passe lentement dans la moiteur atone
Des allées de mes années, des accès de mes assez…
Au pas, cité autonome dans un parc presque atomisé,
Je m’étonne de voir stagner la brume. L’humus épais me donne
L’étrange impression de ma propre opacité. Je frissonne.

*
Et là j'ai musé
Longtemps dans la lumière
Kaléiodoscope


*
Parc des Batignolles (Paris), Cascade du Pré Catelan (Boulogne) - automne 2007.

vendredi 9 novembre 2007

*mais sinon je suis d'accord avec vous : RATP = Air à tes pieds !

poème pour bègues

Je suis à la gare Saint-Lazare : l'hasard m'y mène
Seule et déambulant, bullant l'âme en peine
Ce hall de gare étagé est âgé de près de 170 ans,
Et ses trains, vaisseaux des rails, déraillent rarement.
Je constate la bonne heure, bonheur éphémère
Onze heure et onze, encore en cor sonne le gong
C'est le train qui arrive, dérive des rives et des mers.
J'ai un hoquet, aux quais des lignes oblongues
Coïncidence si dense, dans ce terrible traffic
Je t'ai vu mon amour, à mourir j'ai cru
Que toi aussi, aux cils tu m'avais vue.
Et tout mon être s'exposait, sexe posé,
Trajet d'un fou désir, des irrecevabilités
De tes yeux hagards, à gare Saint-Lazare.
Je perds la voix, la voie qui nous sépare !
Ne me laisse pas, l'espace de ces quais,
Pleurer ton départ des particules d'hier
De notre intime passé pas séculaire
Remontent en moi, émoi, et moi je t'aime
Toujours chéri, chère idole fuyante, même
Si tu m'as eue à l'essai, laissée tomber
C'était si bien tenté, tant tes baisers
Transports pas communs, comme un TGV,
M'ont fait rêver, m'ont fait rêver.

Et toujours cette heure fatidique, 11:11 sur laquelle je suis tombée pile, un samedi. En une seconde j'avais dégainé mon appareil pour la photo, parfaite synchronisation du hasard où le panneau d'affichage et l'horloge se répondaient. Il était onze heures, onze minutes et onze secondes.

mardi 30 octobre 2007

Réflexions bêtes

Les blagues Carambar PEUVENT être aussi source d'inspiration. Dans la série 3 bonnes raisons...on nous en donne une bonne pour faire ami-ami avec les insectes : 1) tu n'auras jamais de fourmis dans les jambes, 2) tu n'auras jamais le cafard, 3) tu ne te feras jamais moucher. Hilarantes, comme toujours, ces bonnes vieilles blagues Carambar. Eh bien, réflexion faite, c'est vrai qu'il y en a des choses à dire sur les bestioles :

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  • Si tu as une araignée au plafond, laisse-là filer.

  • Avant de prendre la mouche, assure-toi qu'elle ne pique pas !

  • Si tu as le bourdon, bois un verre de bourbon...(avec modération)

  • Rouler en coccinelle c'est sympa, mais attention : c'est plus facile de perdre des points.

  • En amour il n'y a rien de pire qu'une sangsue consensuelle : elle opine beaucoup trop souvent...

  • On parle d'"effet papillon" dans la mesure où, éphèmère, le papillon en effet meurt.

  • Le mot "libellule" semble forgé sur une étrange contraction entre les mots liberté et cellule.

  • Mieux vaut ne pas confondre une bonimenteuse d'antenne cathodique (présentatrice) avec une mante religieuse d'antenne catholique (très tentatrice) : car si l'une est mangeuse d'ohms, l'autre est mangeuse d'hommes !

  • Le génie de la vache tient au seul fait qu'elle n'a pas son pareil pour tuer le taon.

  • Un authentique, comme son nom l'indique, n'est rien moins qu'un corps assailli de morpions. Il va de soi qu'un tel énergumène est persona non gratta.

  • Le criquet ne doit pas être confondu avec le cricket : l'un joue se joue des blattes, l'autre se joue avec des battes !

  • A piteux museau, miteux puceau.

  • Dans l'apiculture, on n'élève pas seulement les abeilles, on s'élève aussi au bonheur. Cette quête est celle du nectar plus ultra.

  • Quitte à écraser deux espèces de punaises, il ne faut pas qu'on se trompe : si l'une est dotée d'un suçoir, sur l'autre il ne faut point s'asseoir !

  • Les pré-puces sont un marché où les chineurs sont tenus au courant des meilleurs coups en avant-première et ce dans le plus gland secret.

  • La "Generation Guêpe", c'est la folle tendance des medias à mettre en avant des modèles rachitiques, faisant passer substantiellement toutes les autres femmes pour des larves.

  • A quoi ça sert la vie ? Qu' à rien. Pourquoi qu'à rien ? Ah, car rien ne sert de retourner à la poussière...
En image : papillon, sauterelle, guêpe et abeille. Les trois premières prises dans le Vercors au Mont Aiguille fin août, la dernière ce dimanche dans les jardins d'Eole à Paris.

dimanche 21 octobre 2007

EFFIGIE ?

Qui ne peut pas plier un papier peut peu plier, mais qui peut plier un peuplier peut beaucoup plier. Et si l'on peut certainement plier quelqu'un à faire quelque chose, un pilier peut-il pour autant plier de rire ? Joseph est un brave barman rompu justement aux discours de ses piliers bavards. Un soir de pleine lune il se trouva inclus en pleine discussion avec l'un de ces habitués du zinc : Luc. Ce dernier lui sifflait moult verres et un vocabulaire souvent des plus farfelus
. Joseph avait du mal à trouver ça drôle. Il fit à Luc, un peu agacé :

- Mais mon vieux t'as la cervelle qui frelate, tu dis vraiment n'importe quoi ! Tiens, bois-donc ce verre de lait.

- Nan je t'assure je frelate pas, j'ai des costumes en freluque ! insistait son client.

Par contre je boirai pas ton lait, c'est pas demain la veille qu'on pourra dire que Luc entre au pis !

- Freluque, c'est pas dans le dico ! s'offusqua Joseph, en tapant du pied. Tu peux toujours insister, je ne plierai pas. Tu frelates pas, tu frelates pas, mais moi je te reluque, fais attention !
- Tu me flattes mon cher Joseph...
Pourtant, tiens, si le verbe frelater a un effet qui peut se relater, alors freluque en a un qui peut parfaitement être reluqué !
, dit Luc.

- Ha, et en plus tu rimes...et même J'ose F, tu frimes ! C'est bien beau mais je ne suis pas du tout sensible à tes effets ringues et affreux Luc !
- Freluque est ! dit l'autre en frappant du poing sur le comptoir.
- Freluquet toi-même !, dit le barman. Et t'as intérêt à faire un effort pour décarrer d'ici avant de perdre tous tes effets et que j'y mette le feu !

- M'en fous, le feu ça me fait aucun effet.
- Tu es fou, mais tes araignées sont des fées...
- Comment ça mes arrêts niais sont défaits ?
- Oh, STOP ! Va-t'en, tu n'es qu'un affreux loup !


Ulcéré, Luc s'en alla en feulant dans la nuit noire.

(NDR : effet = feu = fée = F !)
inspiré d'un poème de Prévert : jeu sur "étrâne / étrange"


mercredi 10 octobre 2007

DIALOGUE ENTRE A & E


J'aime le chant de l'heure, dit la cloche.

J'aime pas la chandeleur, dit la crêpe.

Je vois dans l'âme en songes, dit l'hypnotiseur.

Je vis dans le mensonge, dit le mythomane.

Je ne donne que dans les abats ! dit le tripier.

Je ne donne que dans les ébats ! dit la prostituée.

Je lutte contre l'apathie bullaire, dit le Pape.

Je lutte contre le patibulaire, dit le clown.

J'ai peur de le régner, dit le prince de Monaco.

J'ai peur de l'araignée, dit la mouche.

Ah, le pain : le pain est de mie !

A lapin, lapin et demi !

Le virus, c'était moi, dit le vaccin.

La vie russe, c'était moi, dit le tsar.

La chauve souris, mais c'est un animal triste.

Le chauve sourit : mais c'est un homme heureux !

Les vapeurs d'ammoniac sont inflammables.

Les sapeurs démoniaques sont d'enfer...

J'ai repassé la veste hier, dit l'habilleuse.

Je suis repassé dans le vestiaire, dit le gardien.

On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre, dit la tartine.

On ne peut pas avoir labeur et l'argent du labeur, dit l'exploité.

La mélancolie, dit-on, vient de la bile.

Cette tristesse profonde est si indélébile...

L'avocat bleu, c'est un terne propre au droit...

Le vocable, c'est un terme propre à la langue !

La particule y est, dit le généalogiste.

Le particulier n'y est pour rien dans tout ça.

Le colleur s'affiche.

L'accoleur s'en fiche.

La Bible c'est le saint axe des professeurs de foi.

Le Grévisse c'est la syntaxe des professeurs tout court.

Je ne me retirerai pas là-bas pendant l'école !

Je ne retirerai pas le bas pendant la colle !

La mission du correcteur, c'est la faute au graphe.

L'émission d'images, c'est le photographe.

Le trac, c'est l'heureux doute de ceux qui font dans leur froc.

La Bastille, c'est la redoute des sans-culotte.

Je ne veux pas croire à votre histoire, l'avaler ? non !

Je veux croire à notre histoire : le valet, oui !

L'haleine n'est plus très fraîche, dit le dentiste.

L'Hélène non plus, dit le prince de Troie.

C'est dans l'amer qu'on ne rit plus.

C'est dans le maire qu'on ne croit plus.

Etc.

Participations

Une semaine c'est un peu court, je sais, mais je remercie les deux vaillants bloggers qui ont bien voulu s'y coller ! Dans l'ordre, Naya et son gâteau corsaire et Oken et son "space invader". L'autre photo, c'est une dame punk prénommée Gwendoline. Rassurez-vous, elle ressemble pas à ça dans la vraie vie, elle est plutôt charmante, d'ailleurs !

mercredi 3 octobre 2007

Tempête sous un crâne


Chers amis,

Comme vous avez peut-être pu le constater, la tête de mort est partout. A la dernière mode, on la voit sur des foulards, en boucles de ceinture, en bijoux, en tatouages, bref, la grande faucheuse est omniprésente, comme si nous autres pauvres mortels et décidément bien masochistes, désirions plus que tout porter en accessoire ce qui somme toute n'est rien moins que la marque de notre destin. Ironie du sort, quand l'espèce humaine passe son temps à détruire et à se détruire.
Pour moi, c'est plus un symbole de vie, et je me souviens ado en avoir dessiné des centaines parce que je trouvais ça beau. Bien sûr, je n'irais pas jusqu'à acheter cette magnifique chemise brodée d'une tête de mort en strass vue l'autre jour dans une boutique "mortelle", parce que je ne pourrais pas la porter au boulot. Non, je me contenterai de ce nouveau site découvert tout à fait par hasard (skull-a-day, ici en lien) dont le principe m'a tout de suite plu. Le fatal blogger poste tous les jours une ou plusieurs photos de ses réalisations : un crâne par jour, tel est son crédo. Il poste également les photos d'autres crâneux désireux de participer à ce brainstorming...eh bien, voici ma contribution. Ceux que ça inspire, envoyez-moi vos oeuvres que je publierai sur mon blog...A vous !

mercredi 26 septembre 2007

Illusions visuelles

Voici le décryptage du cliché que je vous ai soumis la semaine dernière, et que j'avais pris alors que je me promenais dans un chemin arboré. En levant les yeux, le profil à la branche s'est immédiatement détaché bien nettement sur le ciel à mes yeux, ce profil que seul Frez a pu identifier et qu'on pourrait presque qualifier d'hitchcockien. Peu nombreux sont ceux qui ont pu visuellement isoler dans leur esprit ce visage de sa réalité première, comme si leur oeil manquait d'un élément crucial de décodification. J'ai fait l'expérience de présenter cette photo imprimée à cinq personnes différentes et c'est au bout d'un certain temps de concentration que l'une d'elle a pu identifier le profil caché. En revanche, et c'est là que cela devient intéressant, un second visage, cette fois-ci formé par les feuilles en bas à droite, apparaît à l'image, que je n'avais pas vu et qui a été perçu par une autre personne.


Merci Naya ! ton lutin m'a donné envie d'observer ce cliché (décidément très riche) en profondeur...je devais être fatiguée pour ne pas avoir vu cette ménagerie ! un singe, un renard, et je vois bien ton lutin avec ses bras mais je lui trouve plutôt un air de raton laveur...et puis encore d'autres figures...bah ! c'est la preuve que personne ne voit pareil : de quoi faire psychoter les plus tordus d'entre nous !

*
Je crois tout simplement que je possédais cette clé visuelle, sans doute préalablement enregistrée dans mon cerveau comme une donnée qui a pu immédiatement retraiter l'image de façon subjective. C'est ce qui explique qu'un certain type de cadrage ou de photos nous plaît plus ou nous "parle" plus, car il appelle certainement dans notre cerveau une multitude de micro-détails engrangés ici ou là lors de nos "balayages oculaires". Pourquoi ainsi voit-on ce que d'autres ne voient pas ? Du fou au flou, il n'y a qu'un "L" me direz-vous : cela va même plus loin si l'on pense aux fantômes et autres goules issus de l'imagination humaine; ce qui m'amène à cette fameuse clé visuelle issue de mon propre conditionnement : l'affiche d'un film que j'ai pu voir à de nombreuses reprises dans le métro ou dans la rue. Prémonition !



Je suis passionnée de ces illusions qui jouent sur une lecture plurielle de l'image, à l'instar de ces dessins ambigus où les figures et le fond se fondent l'un dans l'autre et sont interchangeables. Observez les nuages, les écorces des arbres, les plis d'un drap froissé...la matière nous parle et nous l'interprétons. Des exemples déjà vus mais qui font toujours autant d'effet :
http://www.charlatans.info/illusions&paradoxes.shtml

mercredi 19 septembre 2007

Pourquoi pas...*


Une piscine se construit rue Denoyez !
Alors pourquoi pas...

Une église de Mormons rue du Progrès ?
Un asile pour hystériques rue Ordener ?
Une association de suicidaires rue Aimé-Lavy ?
Le pays des merveilles square Alice ?
Un refuge d'analphabètes rue des Abbesses ?
Une école de rhumatologues passage Alombert ?
Une usine de miroirs rue des Alouettes ?
Des pannes de courant rue Ampère ?
Des cours privés de sécurité routière impasse d'Angers ?
Le point de départ de l'infini rue de l'Arrivée ?
Une boutique de produits amincissants rue Auber ?
Le siège social de l'ANPE rue de l'Avenir ?
Un fabricant de parapluies rue de la Baleine ?
Une prison rue Barrault ?
Un hôtel d'étudiants allemands rue des Bauches ?
Un escadron de soldats rue Beautreillis ou rue de la Bidassoa ?
Un conglomérat de poufiasses place de Bitche ?
Une amicale des amateurs de roquefort rue Bleue ?
Un sexologue rue des deux boules ou rue de la bourse ?

Et si rue Malebranche...on voyait ceci : un mâle est caché dans les branches sur cette photo (sans trucage !) Saurez-vous le retrouver ?

*merci à la bien-nommée Flo pour l'info sur la piscine !

mardi 11 septembre 2007

ETES-VOUS SPAMOPHOBE ou SPAMOPHILE ?

Le mot spam est tiré d'un sketch des Monty Pythons dans lequel ce dernier, désignant un jambon en boîte un peu cheap, est prononcé un nombre impressionnant de fois dans le menu. Il s'agit de la contraction de SPiced hAM, une marque créée en 1937. Le sketch est une illustration comique du caractère indésirable et rébarbatif de ce jambon ayant été utilisé par l'intendance des forces armées aux USA pour la nourriture des soldats. Ces derniers considéraient cette nourriture comme un infâme brouet rébarbatif (voir article Wikipedia), d'où la véritable mise en boîte de ces spams que les québécois appellent les "pourriels". Il faut dire que les sollicitations incessantes faites aux internautes masculins afin qu'ils élargissent leur pénis peut en tout état de cause finir par leur courir sur le haricot...D'autant plus que l'idée que la taille de leur engin améliorerait sensiblement leur sex-appeal se répand comme une traînée de poudre de viagra sur le net !

Puisque j'évoque la "boîte de spam", certains d'entre vous ont peut-être reçu dans leur boîte des messages en anglais contenant des textes étranges. Proses qui interpellent car certaines peuvent, bien que destinées à attirer l'attention du premier quidam soucieux d'acquérir une verge atteignant le 69 sur l'échelle de Richter, se révéler tout à fait poétiques...Au début, j'ai pensé que les spammeurs utilisaient des textes d'auteurs connus mais apparemment il n'en est rien ! Il existe même des sites qui se sont pris d'une véritable passion pour ces "poetic spams"...(ex. http://www.poeticspam.com/ ou http://www.emailpoetry.com/home.php). J'ignore par quel mystère ces curieuses piles de mots sont créées, mais parfois elles oscillent entre Mallarmé et Lautréamont, rendant leur traduction hasardeuse par leur côté hermétique et elliptique. Ma traduction est donc très subjective...j'ai gardé le sens général du texte (pour peu qu'il y en ait un !) mais en essayant de faire rimer le tout. En fait ces textes me rappellent Les 1000 millards de poèmes de Raymond Queneau. C'est le hasard qui génère les textes avec des vers mélangés qui reviennent tout le temps. On peut observer le même phénomène avec ces spams, dans lesquels on retrouve une ou deux phrases disséminées dans un texte à chaque fois différent, ce qui peut expliquer l'hypothèse d'une poésie automatisée.

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Traduction

En descendant la longue route du gris fondu des choses
Se tient l'Archange Hiver : les ténèbres sur son dos s'exposent
Ecoutons-le, près du feu crépitant en fumoir
S'estomper et mourir ce soir
Je me suis un peu égaré depuis ce coeur froid et dur
Qu'y a t-il dans les profondeurs de ces murs
en sommeil ? Une écolière en vacances bâille aux corneilles
Tout près, au bout du chemin menant à deux choses
Sur la route hivernale de la ferme Saint-Simon explose
Sa voix claire malgré son âge, puissante d'éloquence et d'éveil
C'est comme si j'arrivais à un second seuil
De là-bas. En avant...
Au milieu de l'obscurité, sur ce pôle, s'élève le noir
Ce monde ne resterait-il pas à confortablement se voir
Courir, comme du temps des abeilles, cherchant là
Des bourgeons naissants de lilas verts qui ne survivront pas
Gaspillage exsangue où ces flamboyants sondeurs sont partis
Mais je ne peux dire si c'est le calme ici
Et les esquifs du monde à la dérive continuent leur roulis las

Down the long course of the gray slush of things
Archangel Winter, darkness on his back
To listen, by the sputtering, smoking fire,
Dim, and die tonight?
I've drifted somewhat from the distant heart
What is there in the depths of these walls
snoozing. A schoolgirl on vacation gapes,
Close at the end of distance the two Chose
The winter road from the St. Simeon farm
Clear-voiced despite its years, strong, eloquent
It is as though I were at a second threshold.
From there. Toward . . .
Amid the gloom, there, on the pole, stands black
Would their world not remain comfortably
To run, as in the time of the bee, seeking
Green lilac buds appear that won't survive
Pallid waste where no radiant fathomers,
And up there I cannot tell if it is still
And the worldsskiffs rudderless, rolling on

mercredi 5 septembre 2007

THE DOOR
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Fermée, c'est le seuil mystérieux du tout ou du néant
Ouverte, éventuellement à toutes propositions...
Cochère, couve une étreinte, expression de passion
Coulissante elle est sourde aux sensuels glissements
D'intérieur : une serrure palpitante à deux doigts de céder
Blindée malgré tout, ses crans résistent aux à-coups
De sortie ou d'entrée, de quel jeu de clés user ?
De prison aimable, bien que prise on s'en fout
Battante, mieux vaut la vitrer que la claquer,
Fenêtre sur cour on y voit bien des choses bouger
Dérobée aux verrous et des menottes aux poignées
De séparation à double tour aucun pène n'y cède
Grinçante pourtant : le son d'un secret intermède...
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Voilà pour une rentrée plutôt chaude afin de compenser notre triste été...triste été relatif puisque c'est en sillonnant les rues de notre belle capitale que ces portes ont égayé quelque peu mes pérégrinations...en voici une sélection.
Spéciale dédicace à Mister K. (qui se reconnaîtra) dont c'est l'anniversaire aujourd'hui !

vendredi 17 août 2007

FABLES EXPRESS

Repérées sur ce site dédié notamment à la poésie et à l'histoire littéraire, par André Laugier : les "fables express" (http://echos-poetiques.net/textes/index.php/Mes-fables-express-4 ). Jouant sur l'homophonie et ce que j'appelais dans l'un de mes billets la langue des oiseaux (ou quand un mot peut en cacher un autre), elles fonctionnent ainsi : l'idée est de composer, en quatre vers/lignes, une petite histoire qui renverra au constat final, et dont la morale qui aura un rapport direct avec le texte, reposera sur un jeu de mots. J'ai composé un exemple ici avec la combinatoire moralité / mort alitée (vous en trouverez d'autres amusantes sur le site d'André Laugier) :

Attendant l'heure finale du repos d'une vie
C'est sur un vieux galetas qu'elle veut trépasser
J'ai aimé cette femme sur ce même grand lit :
J'attends son ultime soupir, écho d'éternité...

En gros, la moralité de cette histoire renvoie à notre condition de mortel, et la mort nous voit tous généralement finir dans la même position de gisant : c'est la mort alitée.

Inspirée par cette forme intéressante, je vous propose une dizaine des ces "fables express" composées à ma façon.

N'ayant jamais été une fée du ménage...
J'ai préféré garder de ce pesant ouvrage
L'anneau qui, serti d'un brillant caillou nuptial
Est le gage d'un foyer - d'un mari minéral

Moralité : J'aime au logis

***
C'est avec des regrets mon cher et tendre amant
Que je lis à la lettre vos poèmes alléchants
Car si beaux soient-ils, hélas, maintes coquilles
En ternissent l'attrait à mes yeux qui sourcillent !

Moralité : Lis tes ratures...

***
J'ai signé un odieux pacte avec le diable
Mon âme à lui vendue il m'a promis fortune
Désormais prisonnière d'une geôle importune
Me voilà condamnée pour un meurtre effroyable

Moralité : L'enfer me ment

***
Tournée en bourrique tu t'affirmes têtue
T'attends-tu à l'attentat ou le tenterais-tu ?
Si ta vertu est telle, à défaut tu t'es tue
Ne te torture plus : tu en as le statut !

Moralité : Tue, mule tueuse !

***
En guise d'introduction à toute randonnée
Evitez les vastes pâturages sans abri
Et sinon, pour pallier à la mousse des pluies
Ne prenez nul savon, et gare à la rosée !

Moralité : Pré en bulles

***
Les plus démunis louent un bout de trottoir
Le macadam a raison de leurs obscurs haillons
Sur le sol on les voit écluser leur pinard
Relégués à la rue et recouverts d'étrons

Moralité : Loques à terre

***
Au sein de notre ligue certains ont trop mangé :
Parce que les syndicats se gavent à la cantine
Il ne reste plus rien, c'est la grande famine !
Alors cuisinier, ce régime particulier ?

Moralité : Con, fais des rations !

***
De l'université je garde le souvenir
D'avoir tout dépensé en livres et ouvrages
Conseillés par un prof, un sacré porc sauvage :
Il beuglait tous ses cours mais ne savait pas lire !

Moralité : Fac : ô chère !

***
Je me perds dans les méandres du cimetière
Et frissonne au son de mes os qui claquent :
Le rire des spectres, racines aux entrelacs
Se voit dans l'écorce des arbres séculaires !

Moralité : Des os rient, hantés...

***

J'ai vu un piètre peintre taillader son modèle :
Il avait dessiné une femme dénudée.
De son flanc on ne voyait plus qu'une rondelle
Un fessier découpé par un pinceau de boucher !

Moralité : Art tue rein beau...

***

Et puisque nous sommes dans les jeux de mots, je ne résiste pas à vous soumettre ce courrier de pub reçu au boulot : comme quoi, il y a des gens qui ne manquent pas d'humour et savent tirer parti de leur nom ! Pour mémoire, cela s'appelle un aptonyme.

JE REVIENS A LA RENTRÉE. J'ESPÈRE POUVOIR DE TEMPS EN TEMPS LIRE VOS PROSES SI J'AI ACCÈS A INTERNET ET JE VOUS SOUHAITE A TOUS UNE FIN DE MOIS PLUS ENSOLEILLÉE QUE CES TEMPS DERNIERS !.....CXL.

jeudi 9 août 2007

ABC d'air...marin !

Un abécédaire calligraphique, voilà comment je qualifierais ce texte. Je me suis évertuée à y dissimuler un célèbre tableau ainsi que le nom de son peintre...très facile, vraiment. Le premier qui lit a trouvé !


...un illustre inconnu a graffé ce bateau ivre rue Pajol. Pris derrière un grillage, hélas quelques babioles parasites cachent la vue...


vendredi 3 août 2007

CHIE CAGOT 2 !

Après l'époustouflante performance de Naya, qui nous a fait un sans faute, laissant loin derrière ses concurrents désemparés et anéantis, le jeu continue. Alors là, je ne vous dis rien...

jeudi 2 août 2007

Chie cagot !
Pour en revenir à des considérations plus oulipiennes, je vous propose une spéciale jeu d'été avec le chicago : le chicago est en théorie constitué de quatre homosyntaxismes qui forment une devinette et dont la solution est une homophonie. L’exemple qui a donné son appellation à cette contrainte est donné sur le site de l’Oulipo.

Le voici :

Pisse homme de peu de foi
Vomis dévôt
Crache bigot
Expectore grenouille
CHIE CAGOT
Comme on l’aura compris, le jeu consiste à trouver des noms de villes ou autres, selon le thème que l’on aura choisi, de sélectionner ces noms par rapport à leur pertinence et à la facilité du découpage et de travailler sur la synonymie ou l’antonymie, par exemple. Je vous propose donc de retrouver, sur ce principe, les 16 villes qui se cachent derrière ces rébus d’un genre alambiqué ! Attention, j’ai pris un peu de libertés par rapport à la règle initiale…
Cliquez pour agrandir !

mercredi 25 juillet 2007

11:11

Partout, mes yeux s'arrêtent sur la même heure, précise : 11:11. Etrange. Machinalement, lorsqu'il m'arrive certains jours de regarder l'affichage horaire de mon ordinateur, ces quatre clous semblent à chaque fois me narguer pile, comme les épingles fatidiques d'une heure suspecte qui s'enfoncent dans une peau déjà piquée par les vers...mes chers vers ! Ce palindrome irréversible apparaît à mes yeux sous la forme d'une grande aiguille et d'une trotteuse sonnant au diapasonze...je suis un zombie transpercé par une épée d'unités. Mes rêves sont peuplés de visages pâles, dont les cils se composent à l'infini du chiffre 1, peut-être clins d'oeil implacables de ma fin prochaine...Je me sens cernée, mais je ne crains pas la mort, même s'il ne me reste que 1111 jours à vivre, et je ne crains pas non plus la vie si elle m'amène jusqu'à 1111 ans. Je suis juste fatiguée, et j'ai besoin de prendre un peu de repos.

vendredi 6 juillet 2007

Verticalité métallique

Des noms de métaux sont plus ou moins cachés dans ce texte, saurez-vous les retrouver ? En illustration, (presque) toutes mes bagues en argent, une façade rue Saint-Honoré, et une plage à Saint-Malo...


Vertiges alités : q
uand on bronze on boit à longs jets
Certes, pour dorer au soleil il vaut mieux s'allonger.
Debout, déshydraté, on risque un coup de cul ivre
Ca rougit...à la rigueur c'est bien, ça nique ! elle
Est belle, l'horizontalité, avec son faux aplomb :
Mais comment rallumer ces feux, s'ils sont éteints
Avec le sable et le vent qui les a laissés faire ?

* * *
A l'horizon, sur la plage, on voit de larges gens
Qui braillent sans cesse : le cri d'un petit âne
Ne serait pas moins strident, et on comprend dès lors
Ce qui rosit leurs mines : c'est la totale hallu,
Entre ceux qui creusent à tout berzingue
Pour se tremper çà et là sciés par les lames de fond,
Et celles qui, attirées par le Cro-Magnon en slip,
Se pavanent nues, plate ineptie des bords de mer...

jeudi 28 juin 2007

PETITES COUPURES ET DECOUPAGE DE PRESSE

Lorsqu'il s'agit de trouver des titres d'accroche, les journalistes ne sont pas en reste et ne manquent (parfois) pas d'humour. Douteux, limites, sonores, capillotractés, culottés, ludiques, voici un petit échantillon de ces titres de l'AFP imprimés directement des pages web des actus du site de Yahoo. Comme on le voit (cliquez sur l'image pour zoomer), certains sont vraiment faciles, d'autres comportent des allusions (à peine) déguisées...saurez-vous retrouver le petit shah mort ? quel est cet étrange clin d'oeil au gazon ? et celui du tunnel ? Le titre aux vautours ne vous rappelle rien ? Etc, etc.


A SUIVRE...

vendredi 22 juin 2007

TAGGEE !

Dans un commentaire de mon précédent billet, j'ai été "taggée" par l'espiègle Zecoco ! Je rappelle le principe : je dois vous révéler 7 trucs exclusifs sur ma personnalité et passer le relai à 7 autres victimes. Je préfère laisser le soin à ceux que ça inspire de relever le gant, mais je n'imposerai à personne cette chaîne ! En tout cas je réponds à l'initiative de ce cher Zecoco non sans malice...

Le Prince Charles (Quint ?) et...Harlequin dansant, par Vazken Matyan

1. Mon dernier frottis remonte à mon dernier frotta, et mon premier vice à celui qui le versa.

2. Ceci explique cela : j'ai tout appris de l'amour grâce à la collection Harlequin (je sais, c'est honteux...)

3. Je ne me suis jamais fait d'anglaises, et encore moins d'anglais, par contre je le parle.


Clé de sol - Nikki de Saint Phalle ( photo prise hier pour l'occasion !)

4. Je n'ai jamais trouvé de clé de sol par terre. Pourtant, ne mesurant qu'1 mètre 61, ce serait plutôt à ma portée !

5. Le fait de m'être fait arracher trois dents de sagesse ne m'a pas rendue moins sage mais curieusement plus incisive.

6. Dire que j'aime les gemmes est un euphémisme : au jour d'aujourd'hui, je possède toutes sortes de pierres montées sur 39 bagues, 21 colliers, 20 bracelets, 22 paires de boucles d'oreilles, et c'est pas fini !!! Je précise quand même que je mets un point d'honneur à ne pas tous les porter en même temps.


7.
J'assume le fait de n'être en cheville avec aucun podologue. Pourtant vu l'état de certain de mes pieds, je le devrais...ce qui me console, c'est qu'il m'arrive de le prendre relativement souvent !^^

P.S. : au cas où quelques-uns auraient de sérieux doutes sur la question, bien que j'adore le Père-Lachaise, je ne suis pas prête d'y creuser mon trou et c'est pas demain la veille que j'y passerai mes nuits, à moins que celle-ci ne fut éternelle. Rassurés ?^^

mercredi 13 juin 2007

AH ! BAISERS D'AIR...

Oui, oui, oui, je suis la fée C
Un personnage de série Z !
Confessez-moi, ô mon grand A,
N'ayez point peur d'un Q
Dont vous faites si grand K !
Passez-moi donc au rayon X
Votre virilité en Vénus : c'est le V,
Que m'importe votre système D ?
Et la gorge entravée d'un E
A défaut de trouver mon point G...
Je me contenterai de l'instant T !
J'aurai pour vous des soupirs d'S
Sous vos coups tranchants comme des H,
Je manquerai certainement d'R :
Souffle coupé, peau à mille degrés F...
Il sera bien temps de savourer cette P :
Mettez-moi les points sur les I !
Car lorsqu'enfin vous m'aurez U
Provoquant les grandes O
Je vous dirai des yeux ce que j'M.
Vous déploierez sur moi vos L,
J'en resterai sûrement bouche B :
Pour vous j'oublierai le mot N
Et, du fond de mon coeur qui J,
Je chanterai alors celui-ci : WY !

Et comme ça parle d'amour...


Tous ces coeurs encore trouvés au Père-Lachaise^^
J'y vole toujours, lovée sur mon vélo, instants volés...Love makes the world go round !

mercredi 30 mai 2007

DE CATACOMBES EN CATA...STROPHES !


Epitaphe gravé sur le fronton d'une chapelle du Père-Lachaise : cette strophe se compose de 2 octosyllabes et de 2 alexandrins. En fait de décomposition charnelle, je me propose de continuer mon œuvre de recomposition textuelle (cf. le sonnet de mon billet du 15 mars dernier où vous je faisais part de la découverte d’un quatrain similaire au-dessus d’une porte). On y décèle encore, coïncidence étrange, la même thématique : les bruits de la terre défient les mystères de la mort. A ceci près que vous noterez que les premières lettres de ce quatrain sont l’anagramme des mots AMER, RAME, MARE, et ERAM ! Une contrainte supplémentaire dont je ne saurais faire fi…mais au fait, savez-vous qui se cache derrière les initiales V. H. ? Saurez-vous retrouver le poème original ? Facile, alors à vos claviers !

Rêvant de ces grands espaces,
Autrement que sur ces terres gravées de mille noms
Maintenant j’ai pu faire corps avec l’horizon
Et j’y cours pour y trouver ma place…

Amour, ton silence me dépasse,
M’éloigne trop de ton cœur, hélas sans raison
En t’aimant j’ai tué toute passion, c’est trop con !
Regarde-toi dans la glace :

Miroir de marbre qui casse
Avec joie je me souviendrai de ce frisson
Regard fatal, en un seul coup de mon canon
Extatique, las, tu trépasses !

(chrixcel)


(V.H.)

mardi 22 mai 2007

DE CHAIR(E) EN PIERRE

J'avais profité du pont du 8 mai pour faire une escapade dans la région du Mont Saint-Michel. Le premier volet sera consacré à cet étonnant poème sculpté par un abbé nommé Fouré (1839-1910) pendant près de 25 ans, connu sous le nom de "Rochers de Rothéneuf". Devenu sourd-muet, le grand gaillard d'église se retire dans la paroisse de Rothéneuf à l'âge de 54 ans et cisèle 500 m² de douleur granitique tout aussi percutants que des pages écrites au burin. Chef d'oeuvre d'art brut, disent les uns, création naïve, dirons d'autres. Peu importe l'étiquette qu'on lui met, cette puissante allégorie de la comédie humaine, née de l'isolement et de l'imagination fertile de son créateur, nous étonne par son côté atemporel. Muré dans un silence pétrifié, l'abbé martèle sans relâche les rebords qui l'emmurent, faisant surgir près de 300 figures aux yeux de mica ! Le sel et l'air marin ont certes quelque peu altéré les visages de cette tribu de flibustiers bretons du 16ème siècle qui a réellement existé et vécu là, sans compter les dégradations dues à la guerre et au vandalisme. Dommage, le temps était couvert et mes photos ne rendent pas justice à ces statues qui ont su résister pendant 125 ans...

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Granidrome
Plage de Rothéneuf

Des faces effacées aux traits de granit nous avons gravi, ricochant tel un lancer de dés au fil des agrégats de sable mouillé. Sur cette grève rebattue par un vent au rire quasi graveleux, nous en avons gratté des paragraphes pour trouver ces statues de grabataires. Pesés, nos quelques grammes d'âme disparurent sous nos cheveux d'algues. Notre quête était aggravée par l'émergence d'un graphisme épuré et vivant, buriné à la fois par un grand escogriffe en soutane et par le sel et les embruns. Agrafées en roche dans une structure grasse et généreuse, des grappes de mica poussaient comme des graminées au soleil. Nous buvions ce vin, et ces instants de félicité grappillés à la mer qui nous avait iodé le sang; la vie s'était graduellement muée en nous en granulés d'hémoglobine : nous étions en somme devenus des graffiti d'étoiles se détachant sur un ciel grenat, et nous congratulions en coeur cette nature qui pourtant nous avait réduits à quelques ridicules gravillons éphémères gravitant autour de ces sublimes éléments gravés. Leurs reflets nous offraient gracieusement ce Graal qui nous avait jusqu'alors toujours apparu en filigrane, enfoui sous les gravats épars de nos dés gradés. Ce Graal, c'était le rire grave de la grève.