vendredi 22 août 2008

Un sonnet, une particularité. Laquelle ? Indice : LA PART « T »

Des lunes j'en ai vu mille mais une seule m'a nui :
Celle où le soleil brusquement n'a plus été lui.
Lui mes dents, ma dot, ma hart et mon huile,
Ile nue glissant partout des mots moites sur ma peau.

La petite mort a semé la chienlit sous mes os,
Quelle part de tourments a dévoré mes nuits !
La forêt de mes yeux cachant bien des douleurs
Cavalière sans perspective, je n’étais qu’une jument…

*

*
M’eût-t-il aimée, de ses vœux j’aurais été l’agent
Risque-tout j’aurais pu surmonter toutes les peurs.
Je dépose chaque année des corbeilles-d’argent,

Où la plupart des âmes fleurissent leur monument :
Sur une stèle je pleure quand la Toussaint se fête,
Cette enfant dont il ne verra jamais la tête.

pic : Le Père-Lachaise, 2008.

EDIT du 4 septembre : Bon alors merci pour vos compliments sur la photo mais quand même, il fallait également voir que le texte contient un certain nombre de noms féminins se terminant par "t", ce qui n'est pas si courant que ça en français. Afin de me rapprocher le plus possible de l'exhaustivité, voici les autres, que je n'ai pas pu caser : une basket ; la jet-set ; la Glasnost ; la francfort ; la gent ; une quote-part ; la guyot (poire) ; une durit ; une assurance-crédit ; la mi-août ; la mi-juillet ; une queue-de-rat ; une saisie-arrêt ; la plupart ; une surdent ; la malemort, l’instit, une lêve-tôt/couche-tôt. Il y en a peut-être d'autres...

jeudi 14 août 2008

QUAND LES LIBRAIRES RIENT

Pour déchiffrer ce texte, il faut lire seulement les noms sur les enseignes. Mise à part la "teinturerie littéraire" qui mérite bien sa place ici je trouve, il s'agit d'une belle collection de noms de librairies parisiennes. (Edit : je n'oublie pas Paris-Emoi, qui a été d'une compagnie précieuse pour dénicher certaines de ces enseignes dans le Marais !)


un pavé d'histoire dans la rue susnommée :
elle répétait


numéro 13, toujours le même,


mais en

Son chant muet avait la légèreté des

comme si chaque mot ne pesait qu'une

racontaient

et le soir avec son


Mona ne faisait rien

mais tout

Dans son vieux lit de bois rongé par le

lui murmurait

Et, rêvant sous

qui lui faisait office de baldaquin, elle attendait le

un bonheur qui se livrait du plus loin des



Pour la petite histoire, l'enseigne Tome Dom pourrait parfaitement se lire DOM TOM si l'on considère de manière analogue que Saint-Dominique (Saint-Domingue) est la principale colonie française de 1627 au 1er janvier 1804, date à laquelle elle devient indépendante sous le nom d'Haïti. Haïti serait en quelque sorte un ancien DOM TOM français. Rappelons à cette occasion qu'Alexandre Dumas est originaire de l'île.

mardi 5 août 2008

ECHOLALIES MYSTIQUES

rimes à répéter, pétées, pétées
pour que l'on s'amuse, ah muse, ah muse !



Il y avait un passage, pas sage, pas sage
Tout au long de la mer, l’amer, l’amer
A l’envi s’enfilaient, sans filet, sans filet,

Ici tous mes manteaux, mémento, mémento.
Avec le sel de mes sens, essence, essence
Sur des galets je laissais, l’essai, l’essai

Toute une vie d’écrits, des cris, des cris
Dont je faisais des tours, détours, détours.
Je cherchais dans le sable, passable, passable

La conquête, qu’on quête, qu’on quête, conque êtes ?
Un coquillage à vide, avide, avide
D’entendre mon cantique qu’en tic qu’en tic

Je scandais constamment, amant, amant
Sans savoir où aller, hâlée, hâlée
Je me dorais la plaie, l’appelait, l’appelait….

Où avait disparu, par rues, par rues
L’homme que j’aimais ? J’émets, j’émets
Des tas de postulats, tue-la, tue-la !

Sur sa fuite en avant, à vents, à vents.
Je suis bien esseulée, est-ce laid, est-ce laid ?
Avec ce qui m’arrive, à rive, à rive


Je ne suis pas des fêtes, défaite, défaite :
Je sais bien qu'une femme, infâme, infâme
Un jour me l’a ravi, à vie, à vie !

Sur une idée de Charles Cros (1842-1888), tirée du Hareng Saur. Pochoir de Miss.Tic.