La Société est un lieu de tristes apodes
Etouffant parfois des mutismes trop clairs;
La femme y reste parmi des terrains vagues de codes
Dont elle ignore les cécités étrangères.
Comme de courts silences qui de près se séparent
Dans une lumineuse et frivole dispersion
Etroite comme le jour et comme la confusion,
Les miasmes, les pâleurs et le calme déparent.
Il est des relents chauds comme les âmes des aïeux,
Rudes comme les basses plaines, secs comme les déserts,
- Et d'aucuns, aériens, misérables et piteux,
Ayant la discrétion des êtres aux œillères,
Comme la bile, la sueur, le plastique et l'affront
Taisent le flegme de la chair et de la raison.
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
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JOYEUX NOEL A TOUS !